A. En route ! (Alice, Melkan, Stoïan)

Je souris un peu gêné à Melkan avant de suivre son regard vers la muraille.

- Peut être aurais je dû accepter l'échelle du sire Stoïan... Je regrette tellement d'avoir laisser monter cette femme sans la surveiller ! Avez vous une idée pour franchir cet obstacle ? Peut être pourrais je essayer d'ouvrir la porte de l'intérieur.

Je regarde Alice, puis de nouveau la palissade.

- Je me demande s'il ne vaut pas mieux plutôt enfoncer la porte...peut-être que j'y parviendrai, avec un peu de chance...

Je refuse de mettre Alice en danger, après tout, c'est notre but de l'escorter saine et sauve...Pendant que je me fais cette réflexion, j'évalue la solidité de la porte...

Visiblement pas très convaincue je finis cependant par céder.

- soit, détruisez donc la porte, mais le temps presse nous devons nous hâter auprès de Sara !

Mon regard empli d'inquiétude se fait pressant.

J’acquiesce. Le doute qui m'envahissait a disparu, la remarque d'Alice me remet dans le droit chemin.

- Ecartez-vous dame Alice.

Je prends suffisamment d'élan et je fonce, épaule la première, sur la porte...

La porte en bois semble solide, mais l'épaule de Melkan l'est encore plus : le premier coup l'ébranle sévèrement, suscitant la surprise chez les gardes au-dessus de vous. La seconde provoque un "crac" sonore : sans doute la planche de bois qui ferme la porte est en train de céder. Mais en haut l'alerte est en train d'être donnée. Un troisième coup d'épaule et la porte cède. La brume épaisse vous empêche de voir ce qu'il se passe mais vous entendez les bruits de course en votre direction. Dans quelques secondes, vous serez au corps à corps, c'est certain. Une flèche se fiche aux pieds de Melkan.

**Ce n'est pas passé très loin...**

Je cours me mettre à l'abri derrière quelque obstacle, espérant trouver de quoi m'abriter des flèches le temps que je repère une entrée dans la tour, ou que des hommes en sortent...

J'espère aussi intérieurement qu'Alice a compris qu'il valait mieux se dépêcher à partir de maintenant.

N'ayant aucune expérience au combat et ne voulant guère m'y essayer à cet instant, je recule vivement dans le brouillard afin de cacher au mieux ma présence et d'essayer de rentrer à l'intérieur sans me faire remarquer, même si cela me fait faire un léger détour.
Ayant confiance en Melkan je ne surveille pas ses mouvements laissant toute mon attention sur comment rejoindre la petite Sara le plus vite possible.

Légère comme une plume, agile comme un chat, la furtive Alice glisse parmi le brouillard comme un spectre, faisant un large tour à partir de la porte pour éviter les gardes.

Le moins malin Melkan, qui cherche un endroit où se cacher sans avoir même dégainé son arme, alors même que sa stature de géant se distingue mieux dans la brume, se retrouve nez à nez avec un garde qui, lui, déjà prêt à frapper, exécute ce pourquoi il est payé. Si Melkan est naturellement résistant, l'homme a eu tout le temps d'appliquer son coup et l'arme pénètre largement dans le torse du Gangrel qui se met à saigner abondamment, ce qui excite quelque peu la Bête. Mais la douleur est là et fait voir un peu trouble...

Cependant le garde en face gueule :

- J'en ai trouvé un !

Alors que le sang appelle à soigner le corps endolori, la Bête appelle à la vengeance.

[Alice : je te mets en pause quelques "tours" puisqu'il te faut franchir une distance]

Je serre les dents, et ne me fie plus qu'a mes sens...ma main gauche attrape le poignet de l'homme qui vient de m'embrocher, tandis que la droite essaye de parvenir à sa gorge et de l'enserrer.

Mes entrailles me dévorent lentement, réclament vengeance...mais je ne peux pas me laisser aller. Pas maintenant. Pas tant que la vie d'une petite fille est en jeu.

En tentant de contre attaquer tout de même, je pousse un hurlement...de douleur ? De rage ? Je ne saurais dire...

Melkan saisit sans difficulté aucune, malgré la douleur qui irradie de son ventre, l'homme par la gorge, le soulevant au point que ses pieds se balancent dans le vide. Par réflexe, l'homme fait lâcher son épée pour agripper la main qui l'enserre et qui le tuera si elle persévère, mais sa force n'est pas comparable à celle du géant.

Par contre, une flèche est de nouveau tirée, atteignant cette fois l'épaule du Gangrel. Cela ne serait rien si celui-ci avait songé à soigner sa première blessure. Cette dernière est bien légère, mais ajoutée à la précédente elle fait irradier le corps du gangrel d'une douleur sourde, lancinante, qui excite la bête qui hésite entre peur et colère. Le bras de Melkan se met à trembler, sa force étant réduite par la douleur qui brouille son regard et tétanise ses muscles, et sa lutte instinctive contre le monstre en lui qui veut prendre le contrôle.

Le prochain coup pourrait signer son arrêt de mort, s'il ne pense pas à se soigner : un vampire à terre est un vampire qui a des chances de mourir... définitivement.

Tout cela, Alice ne le voit pas. Invisible aux yeux de tous, elle se rapproche de la tour d'où ne sortent plus de soldats. Au prochain tour, elle accèdera à la porte - et les soldats au Gangrel, arrivant à portée pour achever cette force de la nature, comme on abat un loup quand sonne l'hallali.

Je me ressaisis, puisant dans mes entrailles pour tenir le choc...puis j'utilise l'homme comme bouclier contre les flèches.

[ http://www.deezer.com/fr/music/result/all/volo%20krumf#music/result/all/clubbed%20to%20death - première chanson de la liste]

La brume semble s'élever davantage encore, enveloppant tout de son manteau blanc et traitre. Stoïan ne doit pas être loin...

L'homme que Melkan tient par la gorge sent la prise s'affermir tandis que l'être en face de lui pâlit affreusement, des cernes se creusant sous ses yeux, ses joues se faisant plus maigres, sa peau moins souple, et le Gangrel peut voir la peur dans le regard de son adversaire qui passe de rouge à bleu.

Le gangrel sent sa blessure se refermer, tirant sur l'énergie de son corps. La souffrance s'estompe aussi et c'est avec toute sa force qu'il peut se retourner et mettre son corps en écran entre lui et l'origine des flèches. Mais l'odeur du sang - son propre sang en fait - excite la bête en lui qui a faim.

Un couteau frôle sa joue pour se ficher derrière un homme arrivé dans son dos - puisque désormais c'est son dos qu'il présente aux gardes arrivés de la tour. Le garde tombe à genou, poussant un hurlement sinistre tandis que Melkan peut apercevoir Veldan, le visage toujours aussi fermé, le regard toujours aussi farouche, apparaître dans la brume, une nouvelle dague à la main.

Juste le temps pour sentir un coup lacérer son dos d'une douleur cuisante. Un coup d'épée, d'un des gardes arrivés à portée.

Dans son esprit, bien que tout aille très vite, il peut compter qu'il en reste deux. Et qu'il a déjà très mal.

Il entend vaguement un sifflement dans l'air... comme un objet lourd qui tournoie... et qui percute sa temps de manière très douloureuse. Il sent son corps se vriller sous la souffrance qu'on lui inflige. Il devrait tomber à terre, ses genoux ne tiennent plus, ses muscles tremblent, impuissants face à l'assaut de la douleur qui lui vrille tout le corps, partant de sa tête qu'il sent vaguement défoncé sous le coup de la masse d'arme. La douleur est si intense...

L'odeur du sang qui coule sur ta nuque...

Qui dégouline jusqu'à tes lèvres...

Que ta langue, machinalement, lèche...

Le géant lâche son prisonnier qui tombe au sol dans un bruit sourd. Puis, sous l'effet de la douleur, de la faim et de la colère, il voit rouge. Rouge sang. Il n'y a plus rien que la haine, la colère, le sang. Il n'y a plus de souffrance. Plus de faiblesse. Melkan perd conscience alors qu'il sent la rage de la bête tout envahir, le maitriser complétement. La volonté de Melkan a disparu, annihilée par ce que ses pairs appellent la Frénésie.

Désormais il ne contrôle plus ses gestes dont il n'a, par ailleurs, plus conscience. Il sent une extase extérieure à son esprit l'envahir et le dominer. Complétement.

@ Alice : Alors que tu arrives à la porte de la tour, tu entends un hurlement qui n'a rien d'humain, mais qui semble être celui d'une bête sauvage. Tu sens ta Bête frémir de peur et d'excitation, reconnaissant une amie dans ce cri cruel et effrayant, ce qui te fait arrêter quelques secondes à la porte de la tour dont l'intérieur semble éclairée par des torches. A l'intérieur, tout semble silencieux. Tu frissonnes. Ce silence, à côté du vacarme du combat, te fait penser à un sépulcre.

Je prends une seconde de plus pour faire le calme en moi, je jette un regard par-dessus mon épaule souhaitant que Rostan et Melkan ne soit pas loin avant de me lancer seule à l'assaut de cette tour.
Je monte le plus vite que je peux cherchant à trouver la moindre trace de Sara et de sa ravisseuse, souhaitant malgré moi à ne pas avoir à combattre.

Une petite voix dans ta tête te demande si tu pourrais combattre, même si tu le voulais. Avec quelle arme ? Et comment la manierais-tu ? Aurais-tu seulement la force de porter une de ses épées si lourdes ? Ton bras, fin et pâle, délicat comme la tige d'une fleur, n'a rien à voir avec les bras, forts, puissants, musculeux, des hommes d'armes que tu as pu voir jusqu'ici. Entre leurs mains ton bras fragile se briserai si facilement... Mais que sais-tu de la douleur ? Il est difficile d'imaginer quelque chose qu'on n'a jamais ressenti.

Tu frissonnes lorsque tu réalises le calme de la tour. Tu arrives au premier palier, qui devait servir de salle aux gardes, heureusement vide. Plus qu'un étage avant d'arriver à Sara et son ravisseur, sans doute. Tu entends des bruits de pas derrière toi. Tu n'as que le temps de te retourner que tu vois Stoïan arriver.

"Ouf" penses-tu. Et qu'aurais-tu fait si cela avait été un garde ? Tu frissonnes à cette idée.

Une dague à la main, je dépasse Alice, des volutes de brume se répandant autour de moi. Je jette un rapide coup d'oeil autour de nous, puis m'engage dans l'escalier montant.

Je regarde Stoïan un instant puis prenant mon courage à deux main je cherche des yeux une petite dague comme celle de Stoïan dans la salle des gardes, sûre que je pourrais manier cette arme au cas où je devrais me battre.
Je fais cela très vite préférant éluder toutes ces questions qui se bousculent dans ma tête jugeant le moment peut approprié à me laisser saisir par la peur, Sara a besoin de nous... Mais malgré tout je vais me dépêcher de retourner près de Stoïan une fois que j'aurais trouvé ce que je cherche.

Alice trouve sans difficulté une dague rudimentaire, mais bien effilée, et rejoint Stoïan devant une lourde porte de bois fermée. Vous pouvez entendre les sanglots de Sara, étouffés par l'épaisseur du bois.

Les sanglots d'une fillette sont l'une des choses que je ne peux pas supporter, je me mord la lèvre la lèvre inférieur afin de contenir ma soudaine rage que je trouve quelque peu malvenue alors que je suis aux cotés de Stoïan.
Je me ressaisis et dis sur un ton bienveillant:

- Allons-y.

Sans plus de cérémonies je pose ma main sur la poignée de la porte prête à l'ouvrir avec mon autre main serrant le manche de la dague le plus fort qu'il m'eut été permis.

Jambes écartées, sa dague (qui tient plus du couteau de chasse que du stylet élégant) tenue écartée sur le flanc, Stoïan ne touche pas à la porte, mais hoche la tête pour annoncer qu'il est prêt. Des flammèches naissent sur le sol entre ses pieds. Son visage est de bois, n'exprimant que sa détermination.

Alice doit maitriser sa Bête face aux flammes qui commencent à naître mais ouvre la porte avec détermination.

[Stoïan je te laisse décrire ton action avant d'enchainer]

Dans un ronflement accompagné de crépitements, une énorme boule de feu nait autour de Stoïan, l'englobant totalement, le dissimulant à la vue de tous. Les flammes crépitantes, bleues à leur base, virant au jaune vif puis au rouge au sommet, dégagent une chaleur torride.

Alors qu'Alice vient d'ouvrir la porte, une longue langue de feu la frôle et s'avance dans la pièce, produisant une épaisse fumée noire au contact du sol. Alors qu'Alice s'écarte précipitamment, l'énorme boule de feu s'avance, passant la porte en la noircissant superficiellement...




[Fantasmagorie]

Alors que les flammes passent à côté d'Alice sans qu'elle en soit prévenue, celle-ci sent la Bête prendre le contrôle d'elle, dans un impérieux besoin de survie...

Stoïan voit la belle Alice se défigurer, ses yeux rougir, ses traits prendre l'apparence hideuse de la Bête - perception très rapide puisqu'Alice se met aussitôt à fuir dans les escaliers alors que le Ravnos entre dans la pièce.

Celle-ci n'est rien d'autre qu'une grande chambre où trône un vaste lit. Stoïan n'a pas le temps de voir d'autres choses car il voit très vite la jeune femme qu'ils avaient sauvée un peu plus tôt tenir dans ses bras la petite Sara qui a peur et pleure. Quel que soit le piège qu'elle avait préparé avec les ombres qui se mouvaient étrangement dans la pièce et qui semblaient avoir pris possession de son corps, tout cela disparait alors que les flammes entrent avec Stoïan dans la pièce...

Pour la seconde fois Stoïan voit les traits de la Bête s'emparer des traits d'un visage féminin, la peur défigurant horriblement le visage de l'ennemie qui saute par la fenêtre sans réfléchir, emmenant avec elle l'enfant qui pousse un cri strident.

Par réflexe, Stoïan court à la fenêtre pour voir l'étendu des dégâts...

Ce qu'il voit d'abord est la tâche claire que fait le corps de la petite fille qui git au sol, ses jambes prenant un angle improbable. Un peu plus loin court la Lasombra, débarrassée de ses ombres, filant sur le champ de bataille comme si la Mort elle-même étyait à ses trousses, poussant un hurlement déchirant d'animal aux abois...

Quatre gardes gisent au sol, affreusement mutilés, ainsi que Melkan dont du sang semble s'échapper de son crâne horriblement défoncé, trois flèches sortant de son dos comme un sombre panache. Vedel, quant à lui, semble avoir pris d'assaut la petite tour au pied de laquelle git un archer. Lorsqu'il a vu sa petite fille tomber il a poussé un cri rauque et le voilà en train de courir vers l'enfant qui ne dit rien, ne poussant même pas un sanglot de douleur, inconsciente ou... ?

Alice, qui a descendu les escaliers, semble reprendre le contrôle d'elle-même juste pour contempler ce tableau macabre : des morts, du sang, la lune blafarde et, pas loin, un homme qui pleure en tenant une petite fille aussi pâle que la lune dans ses bras.

Horrifiée par ce que je vois je pousse un cri d'effroi en m'affaissant sur moi-même, me retrouvant assise au final sur le pas de la porte de la tour.
Je regarde Vedel avec sa fille dans les bras sans vraiment les voir, accablée soudainement de terribles remords, la dague que je tenais encore tombe au sol et mes mains se rejoignent sur ma tête s'agrippant vigoureusement à mes cheveux accompagné par des lamentations presque inaudible du genre "Tout ça est arrivé à cause de moi..."