A. En route ! (Alice, Melkan, Stoïan)

Je recommence alors à invoquer les esprits des animaux, espérant que l'un d'eux répondent à mon appel...il me faut à tout prix de quoi me soigner, faute de quoi...je ne préfère pas imaginer.

Alors que Melkan réé de nouveau, deux biches et un très jeune cerf - sans doute faon au printemps dernier - arrivent, graciles, fragiles aussi...

Je me fige en voyant le jeune cerf...même si j'ai besoin de sang, je préfère jeter mon dévolu sur une des deux biches. J'espère que ce sera suffisant pour au moins refermer mon crâne...

Je ne dis plus un mot, préférant attendre la fin du "traitement" en silence.
Mon regard se fait plus léger et se fixe sur un point lointain, mon corps reste figé debout et mon esprit se perd lentement dans des réflexions que j'aurais préféré éviter mais qui au moins me permettent de laisser le gangrel tranquille pour finir de se soigner.

Melkan assassine les deux biches qu'il vide, telle une sangsue. Les plaies se referment cependant, seule une blessure due à une flèche est encore ouverte, mais plus facile à camoufler que l'ancienne plaie à la tête dont il ne reste plus aucune trace. Cependant Melkan est toujours aussi pâle et ses traits sont toujours aussi tirés, affichant sur ses doigts et son visages les traits maigres et repoussants de la mort. En outre, la Bête est loin d'être rassasiée, ce qui rend le gangrel fort irritable.

Je regarde Alice, alors que je m'essuie le visage. Je pose ma main sur ma tête pour constater qu'effectivement, le sang a fait son effet. Mais peut être qu'un animal, juste un suffirait peut être à rassasier la Bête. Je l'espère du moins, car sentir sa présence est assez désagréable pour moi...

- Encore une dernière fois et nous pourrons repartir.

Dans ma voix, on peut percevoir une sorte d'assurance mal placée. Un sursaut d'orgueil peut être...mais vite effacé lorsque j'essaye d'appeler encore un animal.

Deux belles biches arrivent encore... L'ultime blessure se referme tandis que la peau se détend un peu et retrouve un teint plus naturel, bien que pâle encore. La Bête semble relativement apaisée... Peut-être est-il temps de partir rejoindre Stoïan.

Je m'essuie complètement le visage, prenant le temps de bien faire attention à ce qu'il n'y ait plus de sang dessus. Je contemple l'horrible paysage des corps de ces animaux vidés de leur sang, désolé d'avoir eu à me nourrir sur eux et surtout d'avoir montré à Alice le coté animal du Vampire, celui qu'on repousse tous, celui contre lequel on se bat pour rester digne d'être "en vie".

Je pose ma main sur son épaule, avant d'ajouter d'une voix calme:

- Nous pouvons repartir... si vous le voulez bien.

Je fais mine de ne pas regarder les corps inertes gisant au sol mais je trouve le spectacle tellement triste que cela transparait un peu sur mon visage.
Cependant je souris à Melkan lorsqu'il pose sa main sur mon épaule, la joie de le revoir en bonne santé reste plus forte que le dégout inspiré par les cadavres à nos pied.

- Allons-y.

J'acquiesce également d'un signe de tête puis me met en route d'un pas pressé prenant garde tout de même à garder une cadence que Melkan puisse suivre, n'étant pas sûre à 100% qu'il soit remis de toutes ses blessures.

Vous vous apprêtez donc à repartir... Vous retournant vers la sortie, vous voyez celle-ci bouchée par un tissage d'ombres des plus étranges, qui n'y était pas lorsque la dernière biche appelée passa. Les ombres semblent se mouvoir doucement, comme caressée par la brise, poussant en tiges fines depuis les recoins d'ombres que la nuit multiplie, et vous ferment l'entrée.

Je fronce les sourcils en apercevant le rideau d'ombre nous barrant la route, ombres qui me rappellent celles qui se trouvaient autour de la lassombra dans la tour, que Stoïan sut dissiper (et me faire fuir malgré moi également). Mais Stoïan n'est pas là cette fois, il nous faudra nous débrouiller d'une tout autre manière.
Mon poing se resserre sur le manche de ma dague, geste qui me parût complètement inutile étant donné que je ne saurais pas m'en servir pour me protéger si la vampire venait à m'attaquer par surprise. Cependant à la pensée du sire Melkan qui venait tout juste de recouvrer ses forces je me promis de faire de mon mieux pour nous défendre tout les deux...
N'étant, cependant, toujours pas sûre de subir une attaque de l'autre vampire je garde tous mes sens en éveil et un en particulier, j'ai encore du mal à le cerner, il n'est pour l'instant qu'une idée m'ayant traversé l'esprit.
Je me concentre le plus intensément qu'il m'est possible à ce moment là, les yeux rivés sur les ombres mouvantes.
Je cherche d'abord à ressentir la présence de Melkan et après si j'y parviens je continue à m'étendre vers les ombres étranges cherchant une personne qui pourrait s'y dissimuler pour mieux avancer, ou attaquer.

Évidemment, quiconque retenait la petite Sara ne nous laisserait pas repartir aussi facilement. Je tire mon épée de son fourreau et je m'attends au pire. Je dis alors à Alice:

- Ne vous éloignez pas...restez près de moi. Celui qui utilise ce stratagème veut nous séparer.

Malgré tout, je ne suis pas rassuré. Pas pour moi, mais pour Dame Alice. S'il devait y avoir une attaque, j'espère secrètement qu'elle me ciblera en premier, je prie pour que notre ennemi soit assez sadique pour m'éliminer en premier pour "jouer" avec Alice. Avec un peu de chance, si cela arrive, elle aurait le temps de fuir...

@ Alice : Alors que tu te concentres, tu vois autour de Melkan quelque chose de pâle qui l'entoure comme une sorte de couverture transparente, à peine colorée. Mais cela est imprécis, diffus, et disparait bientôt de ta vision. Tu ne parviens pas à retrouver ce genre de vision ensuite alors que tu regardes ailleurs.

@ Tous : Une voix se fait entendre, une voix de femme au ton un peu sec.

- Ainsi, vous vous croyiez tellement à l'abri que vous avez investi mon domaine... Vous avez fait là une erreur, je le crains.

Lorsque je vois ce halo pâle je sens une légère surprise au départ puis une satisfaction devant ce résultat, je me tourne aussitôt vers la brume alors que le halo autour de Melkan a disparu mais plus rien n'apparaît, j'essaye de me concentrer plus lorsque la voix s'élève, je reste de marbre devant son discours mais toute ma concentration s'évapore trop tracassée par un combat qui se pourrait être imminent.
Je ne sais comment lui répondre, je sens ma colère prendre le dessus mais je sais que cela risquerait d'énerver encore plus la vampire et entre Melkan qui vient à peine de se régénérer et moi qui ne connait rien à l'art de se battre, nous ne tiendrions sûrement pas longtemps si par malchance cette vampire est également une ancienne...
Je choisis donc l'hypocrisie pour nous faire gagner du temps afin de trouver une issue, chassant l'image de Sara gisant au pied de la tour de mon esprit.

- Pardonnez moi ma dame mais nous ne sommes en rien établi ici dans le but d'investir votre domaine et je vous prie de me croire, nous nous apprêtions justement à partir.

j'utilise toute la présence que j'ai en moi pour rendre mon discours le plus vrai possible malgré la rage qui bout en moi. Je lance un regard vers Melkan l'épée dégainée, je n'ai pas envie de le revoir dans le même état que la dernière fois !
j'espère au fond de moi que la lassombra aura envie de perdre du temps en bavardage avant de passer à l'action, je cherche à nouveau sa présence au milieu des ombres, elle ne s'attendra pas à ce qu'on l'attaque directement alors qu'elle est censée être si bien cachée, je me concentre en essayant de ne pas le montrer sur mon visage.

Je serre plus fort encore la garde de mon épée, m'attendant à une attaque surprise. Dame Alice privilégie la discussion, mais dans un cas pareil, le silence est d'or: on ne peut pas se permettre de faciliter la tâche de notre adversaire en dévoilant nos émotions via le ton de nos paroles. Mes blessures, bien que refermées, me laissent dans un état de fatigue assez intense, je ne pourrais pas tenir bien longtemps face à cette créature qui nous observe. Mais je ne peux reculer: la vie de Dame Alice passe avant la mienne.

Je croise le regard d'Alice: je l'ai suffisamment inquiétée pour l'instant, je me demande presque si c'est une bonne idée que je cherche à croiser le fer avec notre assaillant... elle me fait douter sur notre capacité à lutter.

**Non, concentre toi...souviens toi des leçons de ton maître d'armes, Melkan...tu dois te focaliser sur le moment...les émotions n'ont aucun sens dans un combat, seule la maîtrise compte.**

J'effectue un moulinet avec mon épée, pour me rassurer quant à mes facultés martiales. Je ne dois pas faiblir.

Alice a écrit:

- Pardonnez moi ma dame mais nous ne sommes en rien établi ici dans le but d'investir votre domaine et je vous prie de me croire, nous nous apprêtions justement à partir.

La voix se met à rire. Un rire presque gai, mais qui étrangement ne vous rassure pas.

- Comme c'est aimable, vraiment très chère, c'est bien gentil à vous.

Il y a comme un pointe d'amusement dans sa phrase, mais son ton se fait plus sérieux ensuite.

- Donnez-moi juste vos noms et celui du Ravnos qui vous accompagnait et je vous épargnerai... peut-être.

Elle veut savoir nos noms ? Sûrement pas par hasard !
Mon manque de connaissance sur les capacités des vampires se fait de nouveau sentir et je me promet personnellement d'en apprendre davantage là-dessus... si je m'en sors évidemment.
Le mensonge est le seul choix qui m'apparaisse raisonnable bien que ne pas répondre puisse en être un également, mais la tension naissante en moi (que je pourrais hélas bien assimiler à de la peur) me fait continuer de parler.

- je me nomme Ariane et je n'ai, hélas , pas l'autorité nécessaire pour vous fournir les renseignements que vous me demandez. Si vous me permettez, j'aimerais savoir pourquoi nous avons ainsi susciter votre colère, nous ne cherchions pourtant de querelle à personne.

je lance un regard rapide vers le sire Melkan comme pour me rassurer mais l'approche imminente du combat ne me fait plus penser clairement, j'aurais presque envie de me jeter en criant vers l'endroit d'où provient la voix pour en finir de toute cette pression, sûrement l'adrénaline qui parle...

La ruse pouvait fonctionner, à condition que je ne fasse rien qui pourrait compromettre Alice. Un ennemi qui tient à nous connaitre ? Voilà qui était fort peu commun.

Je croise furtivement le regard d'Alice...mes sens sont en alerte, ma main crispée sur la garde de mon épée. J'aimerais que notre adversaire se montre...quitte à entrer dans son jeu.

- Avant que je ne vous donne mon nom, montrez-vous: j'ai horreur d'avoir l'impression de parler dans le vide...

Un rire est émis.

- Croyez-vous que vous soyez en état de poser des conditions, jeune vampire ?

- Je viens de le faire...c'est à vous de voir si vous les acceptez ou non. dis-je non sans une pointe d'humour.

L'humour était la réponse au stress...je baisse même mon épée. Ma part d'arrogance prend le dessus, car la voix ne m'inspire plus de crainte, il s'agit seulement un adversaire qui se croit trop fort...

Je ne dis rien, seul un sourire crispé s'affiche sur mon visage.
j'attends avec une légère angoisse la réponse de la lassombra belliqueuse devant la réplique du sire Melkan, je ne peux m'empêcher de serrer plus fort le manche de mon poignard sans pour autant prendre une position différente.

Ce que vous voyez ce n'est ni un corps, ni un visage, amis deux tentacules d'ombre sorties de la nuit et qui se dirigent vers vous...

[je vous laisse me dire la prochaine action que vous comptez faire avant de poursuivre la description.]

Je me remets en garde, surpris mais aussi amusé de voir ce qui nous fonce dessus. Malgré l'urgence de la situation, je fais quelques pas en arrière pour éviter à tout prix qu'ils me touchent, avant de dire:

- Je comprends mieux pourquoi tu n'osais te montrer...la laideur de ces choses doit être un avant goût de la tienne !

Si jamais l'un des deux tentacules m'attaque, je le tranche sans ménagement.

J'émets un petit cri aigu dû à l'attaque soudaine qui n'aurait pas dû être une surprise et fais un bond en arrière pour éviter la tentacule qui fonce vers moi.
Je me demande si ma dague peut avoir un quelconque effet sur de l'ombre...
Si jamais l'attaque ne cesse pas je tente de la trancher mais d'abord je l'évite.

[j'utilise célérité en plus ^^]

Suite en privé.