2. "discussion privée" Alaïs, Guilhem, Kernt, Rostan et quelques autres...

Guilhem, Kernt et Rostan sont bientôt réunis par les soins d'Adilva, la primogène salubrienne, ainsi que d'une autre vampire qui est accompagnée d'une très jeune fille au teint frais et à la peau délicate.

- Comme vous le savez déjà pour la plupart - seul Kernt l'ignore encore, je crois - dame Rosalia désire mener une expédition mais exclusivement accompagnée de nouveaux-nés et d'une goule. Ces nouveaux-nés, vous l'avez compris, ce sera vous, messires. Et je vous présente Alaïs, tout fraîchement introduite dans le monde de la nuit.

Elle fait une courte pause pour vous laisser le temps de vous étudier, puis enchaine.

- Le départ est prévu dans une semaine, au début de la nuit. Vous partirez en direction des Pyrénées, mais vous ne saurez le lieu exact, ainsi que le but de la mission, uniquement lorsque vous aurez franchi les remparts de la ville. Vous pourrez cependant rencontrer dame Rosalia dans la semaine, pour ceux qui le désirent. Elle vous laisse gérer toute l'organisation du voyage et pour cela, vous donne cette bourse...

Elle détache une bourse de sa ceinture et vous regarde d'un air interrogatif pour savoir à qui la donner.

Je salut la nouvelle venue d'un signe de tête un peu trop lent, comme si je m'attachais en faite à la détailler.


-Hé bien, bienvenu dans notre petit monde.

Puis je me tourne vers Adilva en lui tendant tout naturellement la main pour y recevoir la bourse.


-Bien bien. Certes l'idée de partir en voyage est rarement désagréable mais, et excusez l'ardeur (cette subordonnée sonne de manière étrange, presque ironique), mais il serait bon que nous en sachions un peu plus. Particulièrement si l'organisation du voyage nous revient. Jusqu'où irons nous? Combien de temps devons nous compter y rester? Et, évidement, l'inévitable : Combien de personnes différentes seront-elles contrariés par ce voyage et tenteront, de ce fait, de nous tuer pendant que nous l'effectuerons?

A priori humoristique, la dernière question fut posée sur un ton étrangement sérieux. Comme si j'attendais vraiment une réponse à ce propos.

Rostan ne dit rien, n'ayant rien à dire. Tout ça est d'une implacable logique. j'en pleure d'émotions.

Je hoche brièvement la tête envers Dame Rosalia et Alaïs:

- Madame. Mademoiselle.

Je me tourne vers Kernt:

- Kernt, cela m'étonnerait beaucoup que ces Dames t'en disent beaucoup plus... pour l'instant du moins. Je peux toutefois répondre à une de tes questions: nous allons partir pour plusieurs semaines. Au minimum.

Je poursuis en jetant un regard oblique et sceptique sur la main tendue dans le vide:

- Es-tu sûr de vouloir t'attribuer cette charge ? Mettre sur pied une telle caravane n'est pas une mince affaire, je le sais d'expérience.

Aux salutations de Guilhem, je répond par un signe de tête respectueux.

-C'est un plaisir pour moi de vous rencontrer.

Je salue Rostand et Kernt de la même façon, et ajoute à l'égard de ce dernier.

- Je pense que Guilhem a raison, nous en saurons plus une fois en route. S'il a été jugé plus sage de ne rien dire pour le moment, ne cherchons pas à savoir. Alors autant rester serein et se préparer au départ sans s'inquiéter. Peut-importe ce qu'il arrivera, bien s'organiser ne pourra pas nous nuire n'est-ce pas?

Kernt marque un temps d'arrêt à cet instant. Comme planté là par la dernière remarque de la nouvelle venue. c'est seulement après plusieurs seconde d'immobilité quasi totale qu'il reprend lentement et avec hésitation, comme si il n'était pas tout à fait sur de bien avoir compris.


-Plus sage...Ne pas chercher à en savoir plus?

Sa main disparait alors un instant sous sa capuche, massant visiblement les tempes du nosfératu.


-Je...Enfin...Bon admettons que cette chère dame ait effectivement l'intention de ne pas tout nous dire sur les risques que nous encourons. J'appellerais ca nous envoyer à la mort. Enfin, je me comprend. De plus, il me semble qu'une expédition, pour être bien préparée, doit être bien renseignée. J'ai horreur des imprévus et je ne pense pas qu'il y ait grand monde qui conjugue le fait de les aimer et le fait de tenir à sa propre vie.

Je lance ensuite la bourse à Guilhem.


-Si vous avez de l'expérience dans ce domaine, c'est tout naturellement que je vous laisse le faire.

Pendant que la bourse change de mains, Adilva répond aux diverses questions :

- Vous pourrez rencontrer Rosalia cette semaine, et ce dans le plus grand secret. Elle-même sera en mesure d'en dire plus. Come le disait Sire Guilhem, les voyage devrait durer plusieurs semaines. Vous aurez à traverser les Pyrénées, aussi prévoyez des habits chauds, si vous ne voulez pas attirer l'attention par vos tenues trop légères. Même si vous n'avez plus les besoins humains, faîtes comme si, en organisant ce voyage, ou les gens, dans les villages que vous traverserez, se poseront des questions. Et puis, il faut penser à Alaïs.

Je prends la bourse lancée par Kernt, et hoche la tête en direction d'Alais, avant de reprendre:

- En somme, nous serons une caravane de vampires prétendant être des humains... Je suppose que nous devrons envisager la possibilité de "camper" en extérieur.

Interrogeant du regard l'assistance, je demande:

- Disposez-vous de quoi voyager et de quoi défendre nos compagnons, ou des montures et des armes font-elles partie des achats à envisager ?

- Normalement, vous devriez pouvoir trouver des "abris" régulièrement le long des routes. Mais, en effet, mieux vaut que vous prévoyez de quoi vous protéger. Les routes sont peu sûre, en particulier celles qui traversent les forêts.

Rostan, écoutant jusque là la conversation passivement, relève soudain la tête en direction de Kernt et son interlocutrice. Une lueur d'intérêt nouvelle dans le regard.

Adilva sourit.

- Il ne serait que peu raisonnable d'en parler ici. Mais vous le saurez très bientôt. Je m'y engage.

Je me tourne vers Kernt avec un léger sourire en soulevant légèrement ma main pour montrer l'argent, et je constate sur un ton amical:

- Peut-être pourrions-nous préparer ce voyage tous les deux, Kernt. Après tout, il y aura bien assez de travail pour l'un comme pour l'autre. Et nous avons déjà fait une bonne équipe, il me semble...

Je hausse les épaules d'un air distrait.


-Ma foi, pourquoi pas.

- Bien, l'affaire est entendue, donc. Vous gèrerez tout cela pendant la semaine, et je vous ferai savoir quand vous pourrez rencontrer Rosalia. Je vous souhaite donc une bonne nuit...

Cela dit, elle quitte le cercle que vous avez naturellement formé, allant rejoindre le seul autre salubrien présent dans la foule (en dehors de Wiloria).