Soirée évènement à l'Elysium - Yeah !

Le préfet regarde Leonora d'un regard dur :

- Dame alix ne vous a-t-elle donc rien dit ? Il y a six règles à respecter, appelées six traditions, fondées par notre Père à tous, Caïn.

La première tradition est celle de L'Alliance. Pour faire preuve d'allégeance envers Caïn, le caïnite, quelque soit son âge et sa génération, se doit de respecter les règles fondées par le Père de notre famille.

La deuxième tradition est celle du domaine. Le Prince en est responsable. En conséquence, tout nouvel arrivant doit se présenter à lui et il lui octroiera le droit d'y rester et de s'y nourrir - s'il le peut. Car les humains ne doivent pas finir épuisés sous les crocs trop avides des vampires. On a vu des villages s'éteindre à cause de princes trop laxistes à ce sujet.

La troisième tradition est celle de la progéniture. Seul le Prince peut donner le droit d'Infanter. Dieu avait interdit à Caïn de se reproduire mais, ne pouvant supporter la solitude, il le fit tout de même, transmettant sa malédiction. Chaque vampire espère trouver parmi les mortels celui qui dupera sa solitude. Mais cela ne doit pas être fait à la légère. Seul un vampire digne peut infanter - et dans un moment où cela ne nuira pas à la population. Encore une fois, les enfants de Seth doivent être préservés.

La quatrième tradition est celle de La Responsabilité. Le Sire est reponsable de son Infant tant qu'il est nouveau-né. Ah ! Cela se passe de commentaire.

La cinquième tradition est celle de la Destruction. Il est interdit de tuer un autre vampire, et encore plus de le diabler. Les plus jeunes doivent respecter les Anciens. Chose qui, visiblement, n'est pas inné pour tous ici.

La sixième tradition, la dernière, est le Silence du sang. Il est interdit aux Vampires de révéler sa vraie nature à ceux qui ne sont pas du sang.

On voit bien que ces traditions n'ont guère été respectées ces derniers temps. Mais cela ne durera pas.

Elle dit cela d'un ton dur. Dans la salle, la plupart des vampires, blasés, se sont réunis par groupe pour discuter. Jehan lui-même l'écoute distraitement.

- Ma chère, vous faites cela si bien ! Qui mieux de vous pourrait rappeler les 6 traditions à des vampires en quête de repères. Mais enfin, vous me semblez bien sévère et bien cynique. Cette ravissante Leonora n'y est pour rien dans son ignorance et le dérèglements des autres vampires. Elle ne méritait pas qu'on lui réponde si abruptement.

Pendant que Jehan parle, Marcelle chuchote quelques mots à l'oreille d'Astier avant de partir de son pas souple vers un groupe de vampires.

Dorian le regard dans le vide, ne voit pas Alice venir à lui.

J'atteins la hauteur de Dorian et me met à chuchoter à son attention.

La dernière phrase de ma fraichement nouvelle mentor ne manque pas de me rendre perplexe. Mais je reprends vite mon un visage plus serein avant de continuer


"Dame Abalais, j'ai une petit question. Vous qui êtes la préfet du prince faites respecter sa loi dans la ville mais qu'en est il des alentours de Tolosa ? Il est forcément difficile de gérer la justice là bas, de par son éloignement et aussi à cause de notre impossibilité de voyager de jour. Dans ce cas, qui se charge de les gérer"

- Le Prince de Toulouse est aussi le Comte de Toulouse. En d'autres termes, il est le Seigneur pas seulement de la ville, mais de tout le comté. Le système politique que le Comte Lugan a décidé de mettre en place est le système politique moderne. En remerciement des services donnés, le comte donne des fiefs à ses barons - fiefs qui leur procurent des ressources non négligeables, mais dont ils doivent assurer la protection contre des ennemis. Si leur terre est trop grande, ils peuvent eux-même donner leur terre à des vassasseurs... Aussi, ne croyez pas que les particules ici ne sont que le souvenir de l'ancien rang de chacun... Cela répond-il à la question ?

- Il faut cependant préciser que les barons - tels moi, Hugues, Alix et beaucoup d'autres - avons un rôle à jouer dans la gestion du comté de par notre force. En effet, le fait d'avoir d'aussi grands domaines à notre charge signifie aussi que nous avons quelques ressources, et de quoi loger quelques chevaliers... voire une armée de plus ou moins grande importance. A chaque fief qu'il donne, le Comte s'affaiblit.

Le préfet le reprend séchement.

- Il s'affaiblirait s'il n'avait su créer en vous ce mélange de respect, de crainte et de reconnaissance que seuls les plus grands savent faire naitre dans le coeur de leurs serviteurs.

- De leur quoi ?

- En plus de cultiver sa terre, ne lui servez-vous pas de conseillers ?

- Nous participons à son règne.

Le préfet hausse les épaules.

- Si cela peut vous faire plaisir de voir les choses ainsi. Mais prenez garde, on a vu des seigneurs trop insolents perdre plus que leur verve.

- C'est une menace ?

- Un rappel de votre bonne conscience, disons plutôt.

Elle se détourne de Jehan qui serre des dents.

- Cela répond-il à votre question, sire Astier ?

Je réponds brièvement au salut de Kernt l'encapuchonné, légèrement surpris:

- Merci. A vous de même.

Je jette un regard interrogateur à Leonora, visiblement absorbée par l'exposé des traditions, et me rapproche légèrement d'elle. Mais j'attends la fin du duel verbal entre le sénéchal et le préfet, duel que j'écoute avec grand intérêt, pour parler à voix basse à Leonora.

"En effet, cela répond à ma question. J'ai une autre question, si bien sûr ça ne vous dérange pas, sur les diverses lois que sire Lugan a applique. Il est certes interdit d'étreindre un humain mais qu'en est il d'en faire une goule ? Y a-t-il une réglementation pour cela ou encore pour se nourrir ?"

Elle te regarde, les sourcils froncés.

- Pour ce qui est de la nourriture, il me semblait qu'il avait été clair à votre sujet : Vous ne pouvez vous nourrir qu'un jour sur trois. Pour ce qui est des goules, il faut ne plus être du statut de nouveau-né, et avoir la permission du prince.

"Merci pour ces précision dame Abalais"

Elle te salue de la tête.

- Je suis là pour ça.

Alberte revient près de Astier.

- Voilà le genre de réponses que j'aurais pu te donner. Les lois sont pratiquement les mêmes partout....

Je réponds à dame Alberte


"Quitte à me renseigner sur la loi, autant demander à celle qui la fait appliquer, j'espère que n'y voyait pas ombrage"

Kernt releva avec intérêt sa capuche avant de hausser les épaules d'un air plus m'enfoutiste.


-Merci pour ces mises au clair. N'ayant pas la chance d'avoir mon sire a portée de voix, cela me sera surement utile.

Proposant mon bras à Dame Alberte, je l'invite à aller écouter le harpiste en ma compagnie. Quand je passe devant dame Abalais, une dernière question me vint :


"Juste une dernière question : Qui gère le comté englobant la forét de Bouconne ?"

Après avoir échangé quelques mots avec Leonora, je la quitte avec un salut courtois. Je reprends l'étude silencieuse des vampires qui m'entourent, observant chacun des visages avec un intérêt pensif.

Tandis qu'Astier continue à questionner Dame Abalais, je me place à proximité du trône, souriant à la jeune fille aux grelots.

- La forêt de Bouconne ne fait pas vraiment partie du comté. Elle appartient au loup-garou. Un seul vampire vit à la proximité de la forêt, et prétend qu'elle lui appartient. Mais cela fait si longtemps que nous n'avons eu de nouvelles de lui que nous supposons que les lupins ont eu raison de lui...

Jehan se tourne vers Kernt, suite à sa dernière remarque :

- Désormais, vous devrez me considérer comme votre Sire, puisque je suis responsable de vous.

Kernt s'incline légèrement a la remarque de Jehan.


-J'avais cru le comprendre. Si vous n'avez pas prévu de "leçon" l'immédiat, je pense que je vais aller faire un tour en ville.

Continuant avec dame Abalais


"Mais quels sont les comtés qui sont les plus proches de la forêt de Bouconne ?"

Observant longuement la jeune fille qui joue distraitement avec ses grelots sans faire attention à moi, je finis par lui lancer:

- Bonsoir, Dame Fekla. J'espère que vous allez bien.

Le ton est empreint de respect et de familiarité, en dépit de l'accoutrement de la jeune fille, et de son statut de fou du Prince.

Désormais, tout se fait par petit groupe. Alice discute avec dans un coin de la pièce, les autres vampires sont aussi par groupes plus ou moins importants. Ceux qui sont restés près du trône entendent les conversations des uns et des autres, bien qu'ils aient un interlocuteur privilégié.

C'est ainsi que le sénéchal répond à Kernt d'un ton sec :

- Cela me semble une mauvaise idée, pour le moment étant donné que, moi, je suis ici.

Tandis que Abalais répond à Astier d'un sourire quelque peu compatissant :

- La forêt de Bouconne est intégrée au comté de Tolosa.

Fekla, quant à elle, ne semble pas voir Guilhem qui lui parle. Le temps de décrocher, sans doute.

Un sourire assez déçu s'affiche sur mon visage avant que je ne le cache. Ce n'était pas de la fierté, ni même la peur, mais plus par respect pour Dame Krista, si je ne croyais pas à sa possible survie, qui le pourrait pour moi ?


"Merci d'avoir répondu à mes questions aussi ennuyeuses soient elles"

Dame Alberte au bras, nous nous approchons du ménestrel pour profiter un peu de la douce musique

Un grincement léger accompagna le vif mouvement de capuche de Kernt visiblement pour le moi surpris.


-Veuillez m'excuser, j'ignorais que dans la relation mentor/protégé la laisse était fournie...Enfin, oubliez ca. Je vais trouver à m'occuper ici. Si vous avez besoin de moi pour quoi que ce soit, je serais à la recherche d'un livre et d'un bon fauteuil dans l'Elysium.

S'inclinant vaguement, Kernt se dirige vers la porte.

Visiblement guère étonné par le comportement de Fekla, je me contente d'ajouter, sur un ton presque amusé:

Dommage que vous ne soyez pas d'humeur à discuter... Une autre fois, qui sait.

Je jette un regard pensif sur les vampires assemblés, un regard qui aboutit sur le coin de la pièce où Dorian discute avec Alice. Je me dirige lentement dans leur direction.

Alors que Guilhem tourne le dos, Fekla pose les yeux vers lui, en souriant amicalement :

- Bonjour, Guilhem.

Jehan laisse faire Kernt avec un sourire narquois puis se dirige vers Abalais à l'oreille de laquelle il murmure quelques mots. Entre eux, une discussion s'engage, plutôt animée.

Cependant Kernt a le choix entre 4 portes : la plus grande, surveillée par deux gardes, mène à la sortie. En face de celle-ci, il y en a une petite, non gardée, qui mène à l'aile des invités. Tu ignores où mènent les deux autres, gardées. Vers laquelle te diriges-tu ?

Près de la ménestrel, les groupes se sont formés, plus guère intéressée par la musique. Alberte entame une discussion à vois basse avec Astier.

J'en prend une au hasard parmis les deux dernières.

Arrêté net dans l'élan de mon premier pas par cette voix claire et musicale, je me retourne vers Fekla et l'observe posément avec un étonnement amusé. Je me plante devant elle, bras croisés, en constatant sur le ton de l'évidence:

- J'ai l'impression que vous aimez surprendre, Fekla. A moins que vous ne me réserviez un traitement de faveur -- en tant que nouveau venu parmi vous...