3. A l'elysium - Alice, Astier, Stoïan et Wiloria

Une vent d'agitation semble courir dans la foule des vampires réunis. Aussitôt, les regards s'échangent, emplis de méfiance et de crainte. Certains déplorent la mort d'Elena, mais il s'agit peut-être plus de flagornerie envers le prince que de peine sincère. Fekla, qui s'est rassise aux pieds du prince, regarde tout cela, les yeux pétillants de joie :

- Vois mon prince, la jolie mascarade qu'ils jouent pour toi ! Je suis leur reine, car c'est bien ce soir la fête des fous ! Le monde est sens dessous-dessus, les vampires pleurent la mort d'une parvenue. Je n'ai jamais rien vu d'aussi drôle !

Abalaïs, ayant enfin aperçu Astier se dirige vers lui, tandis que les autres primogènes se fondent parmi les autres vampires qui font cercle autour d'eux pour en savoir plus.

Près d'Alice, Dorian ne bronche pas, impassible, comme si tout ça ne le concernait pas.

J'attrape doucement Maria par le bras et l'invite à suivre Adilva.

- Viens Maria.

Mon regard envers Stoïan est sans équivoque : il n'est pas habilité à nous suivre.

Je suis tout d'abord consterné par l'annonce de cette nouvelle claustration, puis surpris par le mouvement de Wiloria. Bien que restant près d'Alice, j'informe Maria.

- Maria, je reste donc là.

Puis j'observe sa sortie et reviens vers Alice.

- Et voilà, encore cloitrés ! Mais que cet Ancien vaque à ses affaires et moi aux miennes, on ne se croisera jamais !

Je lève un peu la tête vers Stoïan l'air toujours un peu perdue et lui répond sur un ton las.

- Au moins cette fois nous ne sommes pas les suspects.

La dernière phrase de Stoian me fit sourire malgré moi.

Je le regarde avec un air compatissant, il me tarde à moi aussi de sortir d'ici.

- Vous ne devriez pas le prendre comme cela sire Stoian, si les portes ont été fermées ce n'est certainement pas dans le but de nous rabaisser. Du moins c'est ce que je pense mais cela ne m'empêche pas de ne pas apprécier l'idée de rester dans cette salle contre mon gré tout comme vous.

Tenant Maria par le bras, je reviens dans la pièce où attendent la majorité de la société vampirique de Tolosa. Je l'amène à Stoïan avant de me diriger vers le trône.

Lorsque Maria arrive, je pose une main sur la sienne. Puis je la retire. Je continue ma discussion avec Alice :

- Je suis comme un animal sauvage : les barreaux m'affolent. Au moins, si cet ancien a envie de sang frais, il sait où est le garde-manger...

Rostan pénètre dans l'elysium, suivit de Leonora, Alix et Hugues. Alix semble de fort méchante humeur, tandis que Hugues comme à son habitude arbore un impenetrable masque de stoicisme.

Après avoir poussé un léger soupir, il s'avance vers le prince et, après une reverence formelle, débite de façon quasi-militaire après que celui-ci l'ait enjoint à prendre la parole.

-"Messire, les rues de notre secteur sont vides, la population est en sureté. Je puis vous fournir un rapport détaillé des évenements si vous en exprimez le souhait."

à
- Parfait ! Il ne reste plus qu'à attendre le retour de Sapho et on pourra passer à la seconde phase !


à
- Je vais avoir besoin de toi. Il faudra que tu me suives, je t'expliquerai le tout à l'extérieur.

Dorian semble curieux de ce dont il peut s'agir, mais il ne dit mot.

Cependant, Alix, qui s'est elle aussi dirigée vers le prince, éructe :

- Je ne veux pas garder la tutelle de Leonora un seul instant de plus !

Le prince, surpris, hausse un sourcile et se tourne vers Leonora - espérant sans doute échapper à l'explication de la primogène Malkhavian.

- Comme la mère indigne se détourne des enfants qu'elle n'a pas su élever et qu'elle pare de tous les torts....
Pour ma part, je n'ai rien contre Dame Alix, ses conseils furent toujours forts avisés : ne jamais laisser ses sentiments personnels prendre le pas sur les ordres du Prince.
Aurait-on pu un seul instant qu'au lieu d'une simple exécution d'un renégat, on lui préfère une vengeance égoïste, longue et cruelle, au risque de le voir s'échapper ?
Non vraiment, bien fol est celui qui aurait fait passer la sécurité après son appétit de revanche. Celui là même ne serait pas en mesure de juger ce qui est bien de ce qui est mal...Car la colère, nous le savons tous, est un péché mortel...
Mortel...Mais lorsque la mort ne peut nous atteindre,alors quel est-il ?
Une vaste et honteuse pitrerie.

Le prince semble avoir un don pour faire fi des digressions importunes. Il fronce les sourcils.

- Quel renégat ?

- Le monstre qui vous a permis de faire démonstration de votre force ce soir même...Imolé sur l'autel du pouvoir...

Un visage impassible se pose sur son visage, comme s'il se forçait à ne pas montrer ses ressentis, une éventuelle impatience.

- Cela n'explique pas pourquoi elle ne veut plus de vous comme pupille, dame Leonora.

Je salue Alice d'un bref signe de tête.

- Voici une occasion de sortir : ne la ratons pas !

Puis il se place derrière Maria.

- Je suis là.

- Elle me reproche un crime qui a eu lieu entre deux hommes, dans une sordide ruelle de Tolosa...Est-ce ma faute s'ils s'entretuent ? Je ne suis pas le gué de nuit. Si ?

Le visage du Prince ne trahit aucune émotion.

- Quoiqu'il en soit, si Alix ne veut plus de vous, il faut vous trouver un nouveau mentor...

A ce moment un bruit de tissu se fait entendre à côté de Leonora, dévoilant la présence de Marcelle. De sa voix feutrée, elle propose :

- Je n'ai certes pas la carrière de dame Alix, et je ne fais pas partie du clan de Leonora... Mais je pense que je ferai pour elle une bonne mentor...

- Catain ! Démon ! Ne pose pas tes sales griffes sur Leonora ! Avec toi, elle n'a aucune chance de rédemption !

- Mais peut-être qu'elle n'en cherche pas... et si elle en cherche, j'avoue admirer ton travail, tu l'as magnifiquement bien guidée... murmure-t-elle.

- Et bien soit. Vu le peu de volontaires, ce sera Marcelle le nouveau mentor de Leonora.


à
- Quand le prince le dira, nous sortirons avec Wiloria. Mais il a l'air très occupé pour le moment. Qui est cette Leonora qui a réussit à contrarier Alix ? C'est très amusant. Une nouvelle-née, elle-aussi ? Pourquoi ne dit-on jamais rien à la pauvre Maria !

Je m'avance vers dame Esclarmonde et m'incline humblement :


"Dame Esclarmonde, étant donné ce qu'il s'est passé avec dame Alberte, je comprendrais que vous me refusiez votre hospitalité pour la journée ..."

Je me penche à son oreille

Rostan, après une courte réverence, se met en quête d'un siège libre. Laissant les autres à des discussions qui ne le concerne pas.

- S'il en est ainsi

Leonora salua avec déférence sa nouvelle "maîtresse", maudissant secrètement cette manie qu'avaient les monarques de manipuler leur cour comme autant de pantin

à - Peut-être parce que "la pauvre Maria" n'a nul besoin d'assistance... Je suis prêt. J'en piafferais même d'impatience ! Tout le monde a toujours l'air sur le point de s'égorger, ici. Même que ça arrive, parfois.

à
- Mais bien sûr, que vous pouvez rester. Je ne suis pas personne à revenir sur ma parole. Ne vous ai-je pas promis l'hospitalité ?

Elle dit cela avec grâce, un sourire bienveillant aux lèvres tandis que dans la pièce arrive Sapho avec un certain nombre de Nosferatu et de vampires dont le clan est moins facilement identifiable.


- Les rues de Tolosa sont vides, Lugan. Il ne reste plus que Jehan avec Kernt et Guilhem - ils ne devraient pas tarder je pense.

Ce qui est confirmé par l'arrivée immédiate des trois nommés. Après le rapport rapide de Jehan, le prince se tourne vers Wiloria.

à
- Bien. A vous de jouer...

Cependant, Jehan semble ravi de retrouver Alice vers qui il va aussitôt.

à
- Comme je me suis ennuyé de vous en votre absence !

Rostan ne trouve pas de siège, les sujets ne s'assoient pas en présence du Prince, surtout quand ils n'ont pas mal aux jambes.

Marcelle, elle, emmène sa nouvelle pupille à part, pour lui parler si doucement que nul ne les entend...

Je m'adresse à Maria et Stoïan.
- Bien, allons-y !

Avant de me diriger ves la porte, je fais un signe de tête au Prince.

J'emboite le pas à Maria.

Après m'être incliné auprès d'Esclarmonde, je retourne aux cotés d'Abalais, curieux de savoir ce qu'il se passe