3. A l'elysium - Alice, Astier, Stoïan et Wiloria

- Wiloria ne recrache pas ? Voilà qui est à noter, n'est-ce pas ma chère ?

Le jeune homme blond, élégant, qui vient de dire ça, s'adresse à sa campagne brune, toute aussi élégante, qui rit doucement. Wiloria reconnait là les deux autres harpies de Tolosa, Vivien et Cyrielle...

- C'est le prince qui va être déçu d'apprendre ça, Wiloria lui ayant fait croire le contraire.

Mon sourire s'agrandit encore plus mais il apparaît bien moins amical pourtant.

- Vous savez bien que je ne suce que le sang. Et je touche rarement le Prince, nul n'ignore que c'est lui qui aime prendre les initiatives.

"Alors tout va bien, dame Mathi... Wiloria. Dame Alberte, il n'est pas nécessaire de vous énerver ainsi"

Conteuse a écrit:

Maria continue à demander doucement à Stoïan :

- Qui parle ? Je ne connais pas cette voix.

- C'est elle qu'on vient de nommer "Alberte".

La dite Alberte lance un regard furieux à Astier.

- Je ne crois pas qu'un nouveau-né ait à me dire ce qu'il est nécessaire ou pas que je fasse.

Elle est visiblement très en colère, et sous son ton qui se veut maitrisé, pointe la peine d'un reproche. Mais il serait honteux pour elle qu'un nouveau-né, fusse-t-il une personne proche, la reprenne ou la contredise en public, elle la Ventrue qui a fait des règles d'honneur son arme contre la Bête.

"Etant donné que vous vous êtes énervée à cause de confiances trompée, en particulier la mienne, vous n'avez nullement à vous impliquer avec autant de fureur. Certes je ne suis qu'un nouveau né mais je sais me défendre par moi même. Je n'apprécie donc pas que vous vous serviez de moi comme un justificatif pour vous énerver envers elle"

Alberte plante un regard mauvais dans celui d'Astier qui se sent soudain électrisé. La Bête au fond de lui grogne, mécontente qu'on ose ainsi la regarder et sur le visage du jeune Ventrue passe un frisson mauvais qui ne lui ressemble pas.

Cyrielle, la harpie, se met à rire.

- Un défi ! Quelle aubaine, cela faisait si longtemps !

- C'est Alberte qui défie Astier, c'est ça ? Et ainsi l'amour finit-il, pour une raison d'orgueil...

Alberte lance à Astier d'une voix forte, son regard clouée au sien :

- Vous n'êtes qu'un imbécile, Astier ! Je vous défends et, en public, vous vous permettez de me désavouer. Ici, je le dis, nul suzerain ne mérite un vassal aussi ingrat ! Sous vos airs d'ange, vous n'êtes qu'un opportuniste qui ne léchez les traces que des plus grands.

Sous les insultes le regard d'Astier se met à briller d'une lueur rouge inquiétante, mais fugitive. Tout le monde a désormais le regard vissé sur lui, attendant la réplique, ce qui ne met pas à l'aise le jeune vampire quis ent la Bête trépigner chez lui, ne demandant qu'à sortir.

Juste à côté de lui, Dorian et Alice ont rejoint la porte mais les gardes leur barrent le passage.

- Interdiction de sortir, jusqu'à nouvel ordre.

Aussitôt un murmure de surprise et de mécontentenement parcourt la foule qui reste immobile cependant, par respect par le duel qui vient de commencer et qui peut, ils le savent, parfois durer des heures.

L'espace d'un instant, j'avais senti une envie de meurtre, une envie de sang, une envie de voir le monde bruler simplement pour le regarder se consumer, pour la beauté de la chose. Comment pouvais je trouver cela beau ? Je le sentais, j'entendais mon frère, il riait et se débattait pour combattre. Je retenais un vertige jusqu'à me retenir contre le mur auprès duquel je m'étais placé pour observer. Que c'était il passé, je n'avais jamais ressenti cela auparavant, jamais de manière aussi violente. J'en avais les jambes qui tremblaient. Je tente de garder un regard stoïque tant bien que mal, mais on voit parfaitement que je ne vais pas bien.


"Dame Alberte ... un bon vassal est un vassal qui ne doit pas avoir peur ... de dire à son suzerain quand sa réaction est démesurée ... Si vous me croyez opportuniste et croyez que je souhaite vous défier ... par pitié hatez vous de me punir comme il se doit"

Je lance un regard suppliant à dame Alberte, non pas un regard de défi, ni même un regard pour l'attendrir, mais simplement pour lui signifier que bientot, il n'aura plus la raison assez clair pour pouvoir s'expliquer avec elle

En colère par cette séquestration, je fixe les gardes en face de moi d'un regard menaçant qui ne me ressemble pas puis sans dire un mot je vais m'adosser contre un mur loin de Fekla et du duel qui se prépare dont je suis nullement intéressée.
Perdue dans mes pensées je ne fait que guère attention à ce qui se passe autour de moi.

Le regard d'Alberte ne se radoucit pas pour autant.

- Je ne veux pas te punir. Je veux tes excuses.

Stoïan fait un clin d'oeil à Alice, avant de glisser d'un pas vers elle.

Dorian, voyant approcher Stoïan, cesse de murmurer à la jeune toréador pour se présenter au Ravnos d'un léger salut de la tête.

- Je me présente, Dorian, modeste troubadour.

Il se tourne vers Alice, prêt à prendre congé si elle en émet le désir.

Aprés avoir chuchoter un mot à l'oreille du sire Dorian je me tourne vers Stoian, le visage marqué par une certaine tristesse je lui adresse tout de même un sourire.

- Sire Stoian, c'est un plaisir de vous revoir.

J'accompagne mes paroles d'un geste gracieux de la tête pour le saluer puis tourne mon regard vers Dorian avec un sourire taquin empreint sur mon visage.

- Vous n'êtes pas un modeste troubadour mais l'un des plus grands sire Dorian.

Ce changement d'atmosphère semble me redonner de l'entrain.

Le mot "excuse" sembla frapper Astier comme un poignard. Son visage afficher une douleur belle et bien réelle. Son bras se retenant contre le mur sembla faiblir au point d'y appuyer tout son corps. Un instant de blanc se fit entendre avant que le ventrue ouvre les yeux avec un regard dédaigneux et un sourire froid :


"Silence mon frère laisse parler les grandes personnes" chuchota-t-il à lui même

Il se releva avant de se dépoussiérer avant de plonger son regard désinvolte dans celui de dame Alberte


"Cher dame Alberte, mon frère n'a nullement besoin de protection et pour les excuses je refuse qu'il les dise. Car si lui est sous votre charme : moi pas. Si je souhaite monter les échelons dans la hiérarchie vampirique, je n'ai nullement besoin d'une dame habitant à des centaines de lieux d'ici"

Il jeta un coup d'oeil et un sourire à Wiloria :


"Hello Wiloria, j'adore votre nouveau style, plus ... sauvage"

Stoïan salue Dorain d'un signe de tête poli.

- Enchanté. Quoi de neuf dans ce panier de crabes ? Wiloria nous a fait venir de toute urgence, et on ne sait même pas de quoi il s'agit...

Mon sourire dévoile mes canines.
- Sauvage ? Oui, peut-être ! Mais je reste bel et bien la même personne. Je dévoile juste un autre aspect de ma personnalité. Tout comme toi ais-je envie de dire.

- Je t'ai provoqué en duel et tu oses détourner ton regard ?

Elle émet un petit rire mesquin.

- Tu n'étais vraiment pas digne de mon attention. Quelle lourde erreur ai-je faite... Tu ne vaux rien !

Aussitôt, sous les coups de l'insulte, la Bête d'Astier prend le contrôle, déformant hideusement ses traits. Les canines, les griffes et les yeux rouges en sont les caractéristiques les plus évidentes, mais c'est surtout la posture animale, sauvage, le cri rauque qui s'échappe de ses lèvres qui rendent Astier méconnaissable - une brute épaisse et indigne d'être considéré comme un être humain. Juste un animal enragé dangereux pour autrui, qu'il faut abattre avant qu'il ne fasse trop de dégâts.

Cela ne dure que quelques secondes - juste ce qu'il lui faut pour s'avancer vers Alberte qui ne bronche pas, et être retenu par Rosamund et la vampire aux oreilles de loup qui lui retiennent les bras avec force. Astier (et non Reitsa) reprend conscience de ce qu'il est sans comprendre ce qu'il s'est passé entre le moment où Alberte prononça sa dernière phrase et ce moment où il est retenu par deux gangrels et regardé avec mépris et horreur par la société vampirique. Bien que la Bête soit présente en chacun d'eux, il est inconvenant de la laisser montrer, surtout en public. Là est tout le danger des duels : qui perd ne perd pas seulement le contrôle de soi, mais aussi le respect de ses pairs - jusqu'à ce que ses actes lui rendent son honneur perdu.

Alberte regarde Rosamund et Rosana et leur dit d'une voix calme - en ignorant superbement Astier :

- Je vous remercie.

- N'est-ce pas là la seconde leçon d'Astier ? J'ai entendu dire qu'il y a deux soirs, avec Rosamund, déjà...

- Certains nouveaux-né ont la tête dure. Cela dit, il ne pourra pas descendre plus bas, désormais... Abalais va être furieuse quand elle reviendra ! Ah ah !

- Cela est une erreur de jeunesse. Osons espérer qu'il ira aussi haut qu'il est allé bas.

Elle dit cela d'un ton doux, non rancunier. Pourtant, elle ne regarde pas Astier, comme s'il avait à jamais disparu pour elle. De fait, si les vers contemplent parfois les étoiles, les étoiles, elles, ne savent même pas que les vers existent.

[Pour les autres, je vous laisse papoter...]

Je regarde l'assemblée sans savoir ce qui s'était passé. Elle m'avait insulté ? Je voulais m'excuser puis je me suis retrouvé bloquée par Rosamund et l'étrange femme aux oreilles de loup. Alberte avait détourné son regard de moi. Pourquoi ? Qu'avait il pu se passé ? Une colère monta en moi, non pas envers la dame qui m'avait tendu la main mais envers Reitsa. Alors que les deux gangrels relachaient leur étreinte, je tombais à genoux comme si toutes forces m'avaient été volées. Les machoires serrées on pouvait entendre quelques mots sortir de sa bouche, à peine perceptible


"Tu me paieras ça mon frère, tu me le paieras"

Sans même oser regarder Alberte s'éloigner, je me relève et retourne me poster à un endroit où je pourrais continuer ma mission. Je n'avais qu'une envie, partir mais le devoir était le plus fort. J'avais décu ma suzeraine, je ne pouvais décevoir ma nouvelle tutrice

Je marque une légère pause avant de répondre à Stoian, le temps que Astier ou du moins la personalité habritée dans son corps se fasse stopper par les deux gangrels. Les paroles que Stoian a prononcées juste avant me fit me remémorer les évènements de la soirée, je baisse la tête momentanément le temps de me ressaisir puis lui répond un léger sourire sur les lèvres en haussant des épaules.

- Il n'y a pas encore eut d'annonce officielle, nous attendons tous que le prince revienne pour nous éclairer sur le sujet. Que faisiez vous avant de venir ici, si ce n'est pas trop indiscret ?

Stoïan a un rire étrange à cette question.

- Croyez-le si vous le voulez... Le ménage. Et j'ai continué sur la route.

Je regarde Stoian avec un sourire amusé sur le visage.

- Vraiment ? [je pose mon regard un instant sur Maria] Vous faisiez le ménage avec cette dame là-bas ? N'y avait-il rien d'autre à faire ?

C'est à ce moment là que le Prince fait de nouveau son apparition, suivi d'Abalaïs, d'Adilva, Thomas, Nicolas, Esclarmonde et Isidora. Dès qu'Adilva aperçoit Wiloria, elle se désolidarise du groupe pour lui murmurer quelque chose à l'oreille.

Le prince s'asseoit sur son trône, la mine grave, alors que le silence se fait dans la salle. Tout le monde semble curieux de savoir pourquoi ils sont enfermés dans l'Elyisum en plein milieu de la nuit...

- Mes chers sujets, je suis heureux que vous ayez répondu si vite à mon invitation. Si je vous ai fait venir, c'est avant tout pour votre sécurité... Il semblerait qu'un vampire ancien - très ancien - rôde dans nos rues cette nuit, en quête de tuerie sanguinaire. Elena, dont tous savaient ici qu'elle m'était une proche amie, est décédée sous les coups de ce monstre. Ne souhaitant pas perdre un sujet supplémentaire, je mets en place un filet qui, je l'espère, en se resserant coincera notre criminel. Je vous demande donc de tous rester ici jusqu'à ce que j'ai des nouvelles directes de mon plan.

Un ancien ? Si le prince utilise ce terme cela signifie qu'il était au moins de 2 ou 3 génération après lui, ce qui n'allait pas pour me rassurer. Mais, je ne doute pas que ma mission était avant tout de prévenir une infiltration de l'Elysium par cet ancien, je m'attèle donc à chercher des ressemblances entre les membres de l'assemblée ici présente.

Je baisse la tête, écoutant le discours du prince sans broncher, à la fin mon visage prend un air indécis et pensif, je pose un regard à peine décelable sur Dorian guettant sa réaction face à cette annonce tout en remettant en cause le choix que j'avais pris il n'y avait de cela quelques minutes.