-5- Premier réveil à Tolosa

Se contentant d'un bref signe de tête en guise de salut, je vais me placer près d'Alice.

- Quand en finirons-nous avec ces ronds de jambe ? chuchote-je discrètement.

Droite comme un i, je n'ose regarder le Prince dans les yeux.
Au contraire, je lance un regard de reproches à Stoïan qui fait montre d'un irrespect certain.

Pour avoir servi un Prince par le passé, je prends machinalement la posture la plus adéquate aux présentations envers une personne de haut rang. Je garde le silence et ne me laisse pas distraire par les bonnes ou mauvaises manières des autres vampires.

Stoïan a écrit:

Se contentant d'un bref signe de tête en guise de salut, je vais me placer près d'Alice.

- Quand en finirons-nous avec ces ronds de jambe ? chuchote-je discrètement.

Lugan se met à rire, montrant ses crocs affutés.

- Mince ! Moi qui pensait être un Prince moderne et simple ! J'ai encore des efforts à faire, visiblement...

Rostan se contente de s'incliner de façon formelle, puis d'attendre et observer le reste des évenements.

Je souris à la remarque de Stoïan et à la réponse du prince :

"Différents clans, différentes vies, différents avis sur une personne" se dit il à voix haute

Alors que Lugan s'apprêtait à répondre, des pas de course se font entendre dans la salle. Vous retournant, vous voyez le préfet qui se dirige - à peine entravée par son armure - vers le trône, le regard effrayé. Le prince, sans mot dire, regarde Abalais arriver et, avant qu'elle ne soit arrivée à sa hauteur, il explose :

- Quoi ! Mais ce n'est pas possible !

Son visage avenant se referme, la rage se dessine sur tous les traits de son visage, il se redresse, se lève, fait les cent pas, visiblement en proie à une colère et une réflexion intenses.

- Dîtes-leur donc, dit-il au préfet quand celle-ci arrive à votre niveau.



- Père Anselme est mort. Je viens de le retrouver dans sa chambre... Dans la mesure où l'aile est close, il s'agit forcément de l'un d'entre vous, à moins que quelqu'un ne soit entré, mais on va vite le savoir...

Alors qu'elle se dirige vers l'extérieur, le Prince l'arrête.



- Attends.

Puis il vous regarde tous, un par un :

- Voici ce qu'il va se passer. Nous allons mener notre enquête pour savoir si quelqu'un de l'extérieur a pénétré dans l'Elysium durant la nuit ou le jour, ce qui m'étonnerait fort. S'il n'y a eu personne de nouveau, il s'agit forcément de l'un d'entre vous. Auquel cas nous réfléchirons à la manière de procéder au mieux. En attendant que nous commencions notre enquête sur les allers et venues de l'Elysium, vous allez retourner dans l'aile où vous avez dormi. Je me doute que vous vous surveillerez les uns les autres - du moins assez pour qu'aucune preuve ne soit effacée. Car dîtes-vous que, si jamais nous ne devions retrouver le coupable, si nous ne pourrions punir celui-ci nous ne laisserions aucun présumé coupable vivre sur mon territoire...

Bien que la colère fasse danser une flamme dans ses yeux, il semble calme désormais, ayant arrêter de tourner comme une bête en cage. Il vous regarde, attendant vos questions, ou remarques.

Le sourire discret de Mathilde laisse place à visage impassible. Ses yeux brillants passent de l'un à l'autre, comme pour sonder chacun.

A l'annonce de la nouvelle et des mesures prisent en conséquence, les traits de Rostan se durcirent soudainement, sa machoire se crispe et ses yeux se ferment un temps ainsi que ses poings tremblant légèrement de colère et de frustration contenues. Puis, après une lente et discrète respiration, ses traits se détendent à nouveau.

Il se tourne, enfin, vers le prefet :

-"Pardonnez moi, madame, pourriez vous nous renseigner sur la façon et les circonstances apparentes dans lesquelles Ans... père Anselme est mort ?"

:abalai: répond à la question de Rostan :

- Un couteau a été planté dans son coeur et il a été égorgé, dans son lit. Il est facile d'imaginer qu'il a d'abord été mis en torpeur, puis vidé de son sang... Mais nous ferons appel à Thédorus, les pouvoirs des cappadociens aident parfois à savoir des choses importantes dans ces situations-là...

Clara de la Mancha s'avance alors, faisant une révérence très basse :

- Je vous prromets de vous aider au mieux dans votrre enquête, Mon Seigneurr. Je peux imaginer à quel point vous devez êtrre en colèrre de voirr votrre confiance ainsi bafouée...

Le Prince répond, avec un regard bienveillant :

- Je suis désolée de vous mêler à tout cela, Clara. Je sais que vous avez fait une longue route pour voir mon infant, mais je ne ferai pas de préférence... Je vous remercie de votre aide, et vous fais confiance pour nous aider au mieux.

Puis il s'adresse à tous, comme se confiant sincérement :

- Je ne suis pas seulement en colère, je suis aussi déçu et amer. Une nuit, une seule nuit je laisse mon domaine et voilà qu'il se passe la pire chose qu'il puisse se passer : un meurtre dans l'endroit le plus sûr de mon domaine ! Tant que le coupable n'aura été désigné, ou ne se sera révélé par lui-même, je ne puis vous accorder une once de confiance. Le fait même que je puisse me poser la question à votre sujet, le fait même que je puisse m'imaginer que vous êtes peut-être coupable de ce forfait me peine et me met en colère.

Il marque une pause pour contenir ses émotions, puis ajoute :

- Si vous n'avez pas de question, retournez dans l'aile ouest. Vous êtes libres de vos faits et gestes dans cette partie et cette partie-là seulement de mon Domaine - même si, bien sûr, armes et pouvoirs sont interdits d'usage. Même si l'un au moins d'entre vous l'a oublié, vous êtes toujours dans l'Elysium ! Ah ! Et dire que j'ai aussi remercié un scélérat d'avoir sauvé la ville ! Ah ! Il y en a un ou une ici qui a dû bien rire sous cape !

La paleur de mon visage s'était accentué lorsque le préfet avait annoncé la mort du père anselme, même maintenant que le prince nous demande de nous retirés je sens encore le choc de la nouvelle m'imobiliser, doucement je tourne la tête vers Stoian qu s'était rangé a mes cotés pour trouver son regard.

_il y aurait un meurtrier parmi nous ?

Le visage de Reitsa changea presque naturellement

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"Haha ! La société vampirique dans toute sa splendeur. Lugan, qui te dis que c'est un vampire qui a fait cela ?" L'insolence de Reitsa était ressortie sans la moindre retenue "Hier soir j'ai été réveillé par une créature ayant la forme de Dame Alberte. Or, j'ai cru comprendre que rester éveiller la nuit n'est pas à la portée du premier trouduc venu, sans vouloir te vexer Alberte. Je me suis demandé pourquoi j'avais été réveillé toute la matinée mais je viens de comprendre maintenant. Mon frère et moi sommes les témoins chargés d'incriminer la Dame Ventrue, et donc de la faire accuser du meurtre. Cependant, j'émets une forte réserve quant à la véracité de mes sens visuels à cause de l'illogisme de la situation et aussi parce que la bête, elle, ne l'a pas reconnue. Enfin prends ça comme tu veux, moi je vais attendre dans l'aile réservée"

Rostan s'arrète aux paroles d'Astier, croise les bras sur sa poitrine et lève les yeux au ciel, l'air songeur.

-"Ooohh, pensez vous que celà puisse avoir un rapport avec le fait que j'ai vu dame Alberte, pendant la journée, arpenter le couloir et penetrer dans la chambre de notre ami assamite sans frapper, ni faire le moindre bruit ?"

Demande-t-il à Astier à brule-pourpoint. Puis enchaine rapidement.

"Je ne suis qu'un nouveau né et donc pas très au fait des capacités des autres caïnites... Se peut-il que certains possèdent un talent de changeur de forme au point de prendre les traits d'un autre ?"

Conclut-il, dabord à la cantonade puis en plantant son regard directement dans celui de l'assamite, comme si la question s'adressait plus directement à ce dernier.

Un sourire bienveillant se dessine sur le visage de Rostan.

-"J'ai toujours eu un sommeil particulièrement léger, même de mon "vivant". De plus, des bruits peu discrets m'ont réveillés et enfin, ceux de mon clan dorment très mal loin de chez eux..."

"Ca doit pas être facile tout les jours"

Je me tourne vers les autres

"Et vous ? Vous n'avez pas vu de truc étrange par la même occasion histoire que l'assassin plombe encore plus Dame Alberte ?"

"Ce qu'il y a d'étrange, c'est que Dame Alberte apparait bien trop facilement comme suspecte, ça sent le piège à son encontre. De toute façon, nous sommes pour l'instant tous menacés, mais je ne paierais pas pour le crime d'un autre, quelqu'il soit (dis-je en les regardant tour à tour), y comprit quelqu'un de mon clan (insistais-je en plongeant mon regard dans celui de Clara) qui aurait reçu des mots très lourds de sens de Père Anselme hier soir..."

Depuis qu'Astier a commencé à parler, le prince s'est rassis sur son trône et observe les interlocuteurs avec un visage indéchiffrable. A la fin de l'intervention d'Adelbert, il décide de parler à son tour....

- Voilà qui est très intéressant ! Vous semblez tous avoir beaucoup de choses à dire le uns sur les autres... Alors voilà ce que je vous propose : Abalais et moi nous nous occupons de vérifier que personne de l'extérieur ne soit venu, et vous vous discutez entre vous pour tirer les évènements du jour au clair... A la fin de la nuit vous serez tous interrogez et si un coupable est désigné, alors nous ferons son procès...

Cela dit, il incline la tête en signe d'au revoir, marquant ainsi votre congé.

Tout d'abord un peu surpris d'avoir été entendu par le Prince, Stoïan est resté abasourdi de la nouvelle du meurtre. Mais alors que leur séquestration apparait comme inéluctable, son visage s'est fermé, il a croisé les bras sur la poitrine et s'est mis en retrait.

- Je ne suis pour rien dans vos affaires de Gadjos. Mon clan m'attends, je ne peux rester enfermé ici !

Le regard du Prince se fait soudain plus acéré, sa posture sa durcit, son visage se ferme :

- Vous ai-je laissé le choix ? Prouvez que vous êtes innocent, et vous serez libre de vos faits et gestes...

Puis il se décontracte de nouveau, et se remet à sourire :

- Imaginez qu'un crime aie lieu au sein dans votre clan. Vous savez qu'il s'agit d'un autre membre du clan, mais vous ne pouvez le prouver... Les laisseriez-vous sans surveillance ? Au risque d'en trouver d'autres morts ? Et je ne vous parle pas de la loi, les Ravnos ne savent pas trop ce que c'est, sauf quand il s'agit d'aller outre...

Puis il rajoute en lançant un regard acéré au ravnos en question :

- Cependant, il vous faudra bien la respecter si vous ne voulez arriver en tête de liste des suspects. On pourrait se demander pourquoi vous voulez partir si tôt...

De son côté, Kernt s'incline.

- Vous laissez les crabes se débattrent entre eux dans le panier... Eh bien ne perdons pas de temps, allons voir qui a les pinces les plus coriaces...

Se disant, il se dirige vers la sortie qui mène à vos chambres.