-10- le procès

- Pourquoi cette question ? Nous n'en avons pas encore décidé.

:mathilde: - N'y voyez que de la curiosité, voilà tout. Je ne connais pas bien votre culture et j'avoue que cette vie errante m'intrigue beaucoup. Voyager au gré de ses envies, ça doit être plaisant. Et contraignant également puisque vous devez chaque fois vous présenter au Prince et accepter ses lois.

Stoïan a un fin sourire.

- Seulement là où il y a des Princes...

Alors que vous en êtes à ce point de la discussion, vous sentez une forte odeur de musc arriver dans la pièce, suivie d'un grand homme blond, fin, au teint délicat de jeune fille. Habillé de vert pastel et de mauve, il emplit la pièce par son charisme festif et quelque peu féminin. Pourtant, c'est bien ces dames qu'il regarde avec un sourire enjôleur dont il ne se départit pas même devant le visage à l'expression glacée de Rosamund.

- Bien la bonne nuit à vous, chers frères ! Comment vous portez-vous ?

Levant les sourcils, je passe ma langue sur mes lèvres mais préfère rester silencieuse devant cette entrée un peu trop triomphale.

Kernt retint un rire lors de l'entrée de...l"homme? Oui, ce devait être un homme. Cependant il ne put faire autrement que de laisser s'exprimer son hilarité au moment ou on lui demanda comment il se portait...cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas rit...


-Comment?...Pffrt. Comment nous...portons nous?

Il éclata à nouveau de rire et mit un moment a se calmer.


-Je n'aurais jamais pensé qu'on oserait me la faire celle là...

Un regard perplexe s'affiche sur mon visage à l'entrée du nouveau venu alors que je n'écoutais plus du tout la conversation à cause des réflexions de Reitsa. Après m'être éclairci la gorge relativement joyeux, je m'adresse donc à cet homm... euh ce truc :

"Bonne nuit à vous mais ... qui êtes vous je vous prie ?"

Faisant une révérence avec son chapeau à plume de paon, il vous salue tous dans un grand geste gracieux :

- Mais je suis le formidable, l'inimitable et extraordinaire Jehan de Montauban, chevalier au service de sa Magnifique Seigneurie Lugan, Compte noir de Tolosa, Sénéchal du même, Toréador raffiné et harpie sarcastisque à ses heures perdues ! Et vous mêmes ? Je connais tous vos noms, tous vos explois et vices cachés, mais au final je ne saurai même pas... quoique. Il est facile de reconnaitre Kernt d'Avignon, à l'esprit aussi affûté que sa lame... Et la vénérable Rosamund...

- Ta g...

- Allons allons, chère ancienne. J'ai entendu dire sur vous des choses qui font des Gangrels une branche de notre famille sage et vénérable, à faire pâlir de jalousie nos vénérables - et vénérés bien sûr ! - salubrien - que Dieu aie l'âme du regretté père Anselme. Ne sombrons pas dans les clichés : moi, le toréador maniéré, et vous la gangrel revêche ? Nous valons mieux que cela ! Et puis, Nicolas s'occupera déjà assez bien de donner une image animale des Gangrels !

Il se met à rire, visiblement assez fier de sa petite pique contre un absent.

- Mais tout cela ne me dit pas qui sont précisément ces héros qui se tiennent devant moi !

Ne perdant pas le regard perplexe de tout à l'heure je reste pour le moins ennuyé par cette disc... monologue que nous a servi ce Jehan. Je n'en suis pas moins poli et me présente :

"Astier De Leord, Vagabond au service de Dame Krista"

- Astier le double visage ! Le noble chevalier, et la bête sauvage ! Quel honneur de vous rencontrer !

"Je ne me savais pas aussi connu"

Il a un sourire éclatant :

- Mais je suis celui qui sait tout ! Besoin d'un ragot ? d'une infromation sur quelqu'un ? Jehan de Montauban est votre homme !

Je m'approche de Jehan quand mon regard devient plus sombre


"Mais cela n'était pas un ragot"

Reitsa tente d'attraper le toréador par la gorge

Avant que la situation ne s'envenime, je m'avance à mon tour pour me présenter.

:mathilde: - Je suis Mathilde mais je pense que vous me connaissez puisque je suis de votre Clan.

Alors que Reitsa lève la main pour saisir le toréador, celui-ci fait quelques pas chassés comme pour faire le tour des présents. Mais la manoeuvre n'est en vérité pas très fine, et cela vous permet de comprendre qu'il ne se risquera pas à vous approcher à moins de trois mètres...

Vous entendez alors un "poc"... c'est une pierre qui vient de cogner le front du Ventrue, le faisant saigner.

- Un peu de tenue je te prie...

Jehan regarde ça, choqué, et décide visiblement d'esquiver cette situation pour le moins de mauvais goût, se tournant vers Mathilde :

- Bien sûr, dit-il en faisant un clin d'oeil. Voici la douce, l'exquise Mathilde, comment ne vous aurais-je pas reconnue ? Votre sourire rappelle mes souvenirs de l'aube... presque effacés de ma mémoire !

Il se tourne aussitôt vers Alice pur enchaîner :

- J'en conclus à votre beauté rayonnante que vous êtes Alice, l'autre Toréador de la pièce ! Votre beauté illuminera ma nuit comme le plus pur soleil, vous êtes sans mentir le joyau de notre clan !

Puis il se tourne vers la dernière femme présente, Alberte :

- Et voici donc la noble Princesse de Senlis, celle qui fit faire couronner le premier roi de France entre ses murs après moultes intrigues ! C'est un grand honneur pour moi que de saluer une personne dont le courage, le désintéressement et la générosité font du clan Ventrue le plus respectable.

Il s'incline profondément devant elle, faisant toucher le sol à son panache coloré.

Un sourire malsain apparait sur mon visage alors que je me tourne vers Rosamund


"La tenue ? Qu'est ce que j'en ai a secouer ? Ce mec... enfin ce truc arrive tranquillement est commence à lacher des ragots qui ne me plaisent pas, peut être que la prochaine fois qu'il me verra sans une ancienne grangel dans le coin il évitera d'ouvrir sa grande gueule"

Puis je me tourne vers Jehan en lui montrant un sourire digne du diable
"En plus comme ça tu pourras dire que ton ragot était véridique. Néanmoins je serais heureux de savoir qui t'a mis au courant de l'état de mon frère"

Jehan soupire.

;jehan:- Personne et tout le monde. Je ne dévoile pas de qui viennent mes informations, c'est ainsi. Les harpies savent tout, et leurs paroles ne sont cruelles que parce qu'elles reposent sur la vérité. Il vous faudra apprendre à l'endurer, cher Ventrue, car vous venez de vous faire un ennemi de l'une d'elles...

Alberte intervient alors pour détourner le cours de la discussion :

- Voici Rostan lo sorber...

- Le noble chevalier qui ignore tout de la vie vampirique ! Le vieil homme aussi innocent qu'un enfant qui vient de naître... Et après tout, tel vous êtes pour le monde de la nuit ! Et cela, pourtant, n'ôte rien à votre sagesse ! Les primogènes sont très élogieux à votre sujet ! Quand noblesse et sagesse s'allient, le mélange est magique !

- Et Stoïan...

Jehan marque une pause, souris, narquois :

- Le fier Stoïan.

Il se met à rire.

- Au moins, avec lui, aucune fourberie Ravnienne à attendre, vu qu'il sait à peine parler !

L'insulte est mordante, les plus anciens présents retiendraient leur souffle s'ils en avaient en attendant la réaction du jeune Ravnos...

"Les ennemis ? Hahaha je n'ai que faire des tes ennemis surtout de ceux qui sont trop péteux pour parler en face. Hey Stoïan, ça te dis de faire comprendre à monsieur Jehan la beauté de la franchise à gros coup de latte dans le cul"

C'est alors que le sourire narquois se transforma en un regard quelque peu sévère mais pas envers le toréador


"Veuillez pardonner mon frère, sir Jehan, il a la facheuse tendance à ne pas apprécier que notre "particularité" soit étaler devant tout le monde. Son coté protecteur est souvent accompagné d'une sévère envie de combattre. Enfin j'espère que vous n'y verrez aucune offense. Quoiqu'il en soit il me semble que vous n'êtes pas venu nous voir uniquement pour nous raconter les ragots, je me trompe ?"

Stoïan s'est raidi comme sous un coup de fouet.

- Boule bicravée, tu vas payer pour ça...

Il serre les poings, conscient qu'il ne peut rien faire ici.

Kernt secoue lentement la tête, de gauche a droite. Il parle a voix basse, presque pour lui seul, quoique pas tout a fait.


-Le temps disponible pour les ragots est généralement un bon indicateur du niveau de superficialité d"une personne. Cela est sans doute encore plus vrai chez les vampires. Celui qui insulte et fuis les conséquences de ses paroles ne vaut surement pas mieux que celui qui s'incline devant une personne pour mieux la frapper dans le dos ensuite. Il s'agit généralement de la même catégorie de personne d'ailleurs.

Jehan sourit et se tourne vers Kernt :

- Exactement, vous avez tout compris !

Il se met à rire et se tourne vers Adelbert :

- Vous êtes en conséquence Adelbert, fils d'Osoro de Castille, vampire sinistre s'il en est... Hélas, devons-nous craindre que son engeance soit comme lui ?

*Il n y a de pire bougre que celui qui assume sa condition*

Kernt avait été dépité par la réaction, pour le moins surprenante, de cet homme qui assumait une lâcheté et une superficialité hors normes. Que répondre a cela? Rien, ce type de vampire ne valait surement pas la peine que l'on s'y intéresse...Tant qu'ils restaient inoffensifs. Kernt se contenta donc de secouer a nouveau lentement la tête.

Légèrement énervé que Jehan ne daigne lui répondre, je m'avance vers lui sans aucune violence, un peu comme pour le forcer à sortir

"Sire Jehan, si vous n'avez rien d'autre à faire que nous raconter des ragots, puis je vous demander de sortir ? On pourrait vous accuser de vouloir orienter les témoins que nous sommes, ce qui risquerait de vous accuser donc de complicité avec dame Clara"

Jehan regarde Astier sans le voir :

- Hum ? Vous parlez à quelqu'un ?

Puis il se met à sourire et fait une pirouette pour se retrouver assis sur la table.

- Allons allons. Je n'oriente rien du tout, je suis juste venue assister mes goules à vous faire de nouvelles tenues... Et vous nourrir un peu, il paraît que vous avez faim !

-Hé bien faites..Cette histoire n'a que beaucoup trop trainé.