5. Départ ! (les mêmes)

J'écoute en silence les commentaires de mes compères de voyage, tout en m'allongeant sur ma couche. Je me contente de lancer un "Bon sommeil." à la cantonade. Puis je clos mes yeux, espérant de tout mon coeur que notre torpeur ne sera troublée d'aucune surprise déplaisante.

Vous vous endormez donc dans un sommeil de plomb...

[Et attendez qu'Alaïs réponde en son privé pour continuer ^^]

Le lendemain soir vous vous réveillez, la faim tiraillant quelque peu votre estomac. Vous songez alors que si vous avez pensé à l'alimentation d'Alaïs, vous n'avez pas songé à la vôtre... Puis vous vous dîtes que vous êtes tous là, inchangés, si ce n'est Guilhem qui sent le coquelicot et qui a une petite trace sur la main - d'où semble provenir cette odeur.

Rosalia vous sourit :

- Vous voyez ? Tout s'est bien passé... Je ne pense pas qu'il y ait quelque inquiétude à avoir pour le moment.

Elle se relève, vérifie ses tresses par habitude et défait les plis de sa robe. En l'absence de la goule, elle ajoute un air songeur.

- Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que nous avons avec nous un bon gardien, très astucieux et très consciencieux. C'est là une bonne nouvelle.

[Alix ? C'est pas Alaïs plutôt ? ^^]

Rostan lève un sourcil interrogateur à la remarque de Rosalia.

-"Qu'entendez vous par là madame ?"

M'asseyant sur mon lit je tend le bras afin que mon corbeau vienne s'y poser. C'est en le caressant doucement que je répond.

-Je pense qu'elle fit référence à Alaïs.

[Ton corbeau est aux écuries, il n'est pas dans la chambre ^^]

[Y a eu un soucis de compréhension là. Enfin, c est pas grave]

J'observe d'un air pensif ma main, visiblement un peu dérouté par un tel réveil, et surpris d'être le seul à avoir subi un tel traitement -- même si j'ignore lequel.

- Je suis heureux d'apprendre que notre amie est très consciencieuse... mais que signifie cette marque ?

Rosalia sourit.

- Pour savoir si nous étions bien les mêmes à chaque fois qu'elle est passé nous voir, c'est à dire très régulièrement, elle a vérifié nos signes particuliers.

Elle montre son tatouage et la terre de Rostan.

- Comme vous n'en aviez pas, elle vous en a fait une.

Elle se tourne vers Kernt.

- Je crois que, pour vous, elle n'a pas osé... Mais elle ne devrait pas tardé à venir nous ouvrir maintenant, elle vous dira ça vous-même.

Rostan esquisse un sourire.

-"consciencieuse en effet..."

Observe-t-il avant de s'épousseter et ramasser sa terre pour la remettre dans sa malle.

Je hoche la tête, satisfait des mesures prises par la goule.


-Bien, voila qui est appréciable. Du reste, voulez vous vous nourrir tout de suite ou partons nous sans perdre de temps? Je n'aurais pas de soucis à me nourrir sur des animaux en route au besoin mais il n'en n'est peut-être pas de même pour tout le monde.

J'esquisse un sourire amusé en repensant à la ruse d'Alaïs. Mais je hoche la tête dans une sobre dénégation en entendant la suggestion de Kernt:

- Il serait effectivement préférable de régler la question de notre alimentation avant de partir. Nous n'avons pas tous les facultés d'adaptation de Kernt, je le crains.

Je rentre dans la pièce à ce moment, et me dirige vers Rosalia pour lui donner le mot de passe.

A tous,

"- Vous êtes réveillés! Je suis soulagée...

Je me tourne vers Guilhem

- Excusez-moi, mais je ne savais pas comment m'assurer de votre identité, alors je vous ai mis un peu de coquelicot sur la main. On pourrait facilement imiter cette tâche -J'ai eu le droit à quelques démonstrations de Rostan- mais peut-être pas l'odeur. J'espère que vous comprenez."

M'étant relevé, je tourne la tête, regardant alternativement la tâche et celle qui la fit.


-C'est très ingénieux. Je n'y aurais pas pensé.

Bien que parlant sur un ton égale, un léger souffle d'admiration filtre dans ma voix.

Je réponds d'un rire léger et doux, et mon visage retrouve pendant quelques instants une légèreté, une insouciance toute adolescente.

- Au contraire, Alaïs, c'était une excellente idée, et une expérience plaisante. Voilà bien longtemps qu'on ne m'a pas ainsi offert de fleurs...

Je reprends mon sérieux pour demander:

- Vous n'avez donc rencontré aucun problème aujourd'hui ? Si c'est bien le cas, il serait sage de partir dès que possible, une fois nourris.

Rosalia a l'air gênée quand vous parlez de vous "nourrir" mais elle ne dit mot, baissant les yeux et se donnant une contenance en fouillant dans son sac. Vous voyez qu'elle prend sur elle quand elle dit :

- Pour ma part, je ne me nourris pas d'humain. Mais je n'ai pas le besoin de me nourrir tous les soirs de toute manière. Faites donc, je vous attendrai.

Visiblement, ces phrases lui coûtent. Mais vous ne parvenez pas à comprendre la raison de cette pudeur.

Rostan prend un ton légèrement concerné, tout en terminant de préparer ses affaires.

-"Madame ? Tout va bien ? Si quelque chose vous cause du trouble vous devriez peut-être nous en aviser... Cela à fin de ne pas nous réserver de mauvaises surprise plus avant. Si c'est trop indiscret bien sûr ne vous forcez pas. Mais sinon, de grâce, confiez-vous..."

Je fronce légèrement les sourcils à la dernière question de Rostan, et semble presque aussi ennuyé que Rosalia par la demande du Tzimisce:

- Je ne doute pas que Dame Rosalia a pris en compte cette question en préparant son voyage.

Je m'arrête un instant avant de reprendre:

- Il semble en tout cas plus sage que nous ne partions pas chasser tous les trois ensemble, en vous laissant seules ici. Puisque Kernt peut s'alimenter en chemin, nous pouvons partons tous deux nous nourrir, Rostan et moi-même.

Éludant la question de Rostan, Rosalia intervient :

- Oui, cela me parait bien, faisons ainsi.

Je hoche la tête.


-Bien, nous préparerons les chevaux en attendant. Faites vites.

Alors que Guilhem et Rostan quittent la pièce, Alaïs, Kernt et Rosalia restent.