5. Départ ! (les mêmes)

Vous obtenez l'heure et le lieu du départ de la même façon que vous aviez obtenu le lieu et heure du rendez-vous avec Dame Rosalia. Vous avez rendez-vous, à la deuxième heure de la nuit, dans un petit village au sud de Tolosa, à un quart d'heure de marche.

Comment vous y rendez-vous ? Prenez-vous des mesures particulières ?

Après avoir rassemblé mes maigres affaires, je quitte la demeure de mon mentor en lui adressant un petit signe d'au revoir. Une fois dehors, laisser siffler un peu d'air entre mes lèvres, je tend le bras afin que mon corbeau vienne s'y poser et prend le chemin du village. Ce n'est qu'une fois sorti des murs de la ville que je tend l'oreille à mon environnement, vérifiant ainsi que l'on ne me suit pas.

Rostan, après être passé voir Hugues et l'avoir respectueusement remercié de son aide, l'assurant qu'il s'acquitterait de cette dette tôt ou tard, passe rassembler ses affaires chez ses hôtes. Là encore il remercie ces derniers chaleureusement pour leur accueil, puis prend congé en chargeant son sac de jute sur son dos.

C'est ainsi qu'il arrive aux portes de la ville et prend la direction du point de rendez-vous.

Je suis partie en fin d'après-midi, un assez gros baluchon dans les bras, une cape assez vulgaire mais chaude sur les épaules.
Après avoir attendu quelques heures aux portes de la ville, n'osant pas vraiment m'y aventurer seule, j'aperçois Rostan. Il ne m'en faut pas plus pour passer les portes et le rejoindre.

Un peu essoufflée d'avoir du marcher vite pour le rattraper, j'engage naturellement le conversation.

- Bien le bonsoir, monsieur. Il me semble vous avoir déjà vu à plusieurs reprise, n'est-ce pas? mais je ne crois pas savoir votre nom... Puisque nous devrons voyager ensemble, pourquoi ne pas commencer maintenant?

Rostan sourit à Alaïs, il ne semble toutefois pas ralentir son allure et continue d'un pas vif, trahissant son passé militaire.

-"Le bonsoir à vous, demoiselle Alaïs. Il est vrai que nous nous sommes présentés à dame Rosalia, mais nous n'avons pas été correctement introduits. Je me nomme Rostan lo Sorber du clan tzimisce, infant de sire Igor de Caraman. Enchanté de faire votre connaissance."

Répond-il aimablement, tout en réajustant le sac de jute contenant sa malle sur son épaule.

Une semaine à Tolosa -- un instant fugace dans mon existence immortelle, un simple battement de paupière face à l'éternité qui s'étend devant moi. Et pourtant, pourrai-je jamais oublier ces quelques moments auprès de Sapho, dans sa demeure qui est devenue la mienne ? Ils ont la grâce ineffable des commencements, quand bien même ils ont marqué celui de ma propre damnation.

Nous nous sommes donc quittés, Sapho et moi, dans le salon qu'elle affectionne tant, parmi les tapis arabes aux dessins enchevêtrés, sans trop savoir quoi dire, tant les mots semblaient plats, incapables de traduire nos pensées, nos émotions. J'ai fini par baiser la main de mon Sire, d'une manière bien gauche en vérité. Mais je pense -- j'espère -- qu'elle a pardonné ma maladresse. J'ai quitté la pièce en ajoutant un dernier "A bientôt, Sapho". A-t-elle répondu ou ai-je seulement souhaité, rêvé sa réponse ?

Je descends les escaliers lentement. Sur le seuil de la porte, Thanos, le visage tendu, me donne une brève accolade silencieuse. Il me remet ensuite mon épée qu'il a soigneusement aiguisée et une sacoche avec quelques vêtements, un couteau, de quoi écrire, avant de me laisser partir dans la nuit froide sans ajouter un mot.

La complainte mélodieuse d'une mandoline, échappée d'une fenêtre entrouverte, m'accompagne quelques instants à travers les rues de Tolosa avant de s'éteindre. Je souris tristement en reconnaissant une des chansons préférées de Dorian, mais je continue ma route sans plus réfléchir. Je quitte finalement la ville après quelques détours inutiles, afin de m'assurer que je ne serai pas suivi jusqu'à notre point de rendez-vous.

Vous arrivez donc au village où vous attendent la chariote et une dame encapuchonnée de gris. Vous vous retrouvez tous les cinq en silence, la nervosité presque palpable de Rosalia est contagieuse et c'est en silence que vous quittez les lieux. Rosalia monte son propre cheval, ce qui vous demande de vous organiser : qui tiendra les chevaux, qui monte dans la carriole, qui dessus ?

Voyant Rosalia monter sur son propre cheval, Rostan demande sur un ton d'excuse :

-"Dame, pardonnez la possible naïveté de cette question mais...Etant donné que vous êtes pourchassée ne serait-il pas plus prudent pour vous de voyager à l'abri de la carriole, plutôt qu'à découvert et à dos de cheval ? Un archer embusqué pourrait faire de vous une cible facile..."

Termine-t-il d'un ton inquiet, tout en toisant du coin de l'œil l'inconnue en gris.

Je hoche la tête et suis sur le point d'acquiescer aux paroles de Rostan, avant de me reprendre. Nous raisonnons ici comme des hommes face à d'autres hommes. Mais face à ceux de l'Amaranthe, qui serait le plus vulnérable : Rosalia ou nous-mêmes ?

Je finis par dire:

- Il me semble en tout cas qu'Alaïs devrait monter dans la cariole, pendant que Rostan, Kernt et moi-même nous relayons pour tenir les chevaux et surveiller les alentours.

Je hoche la tête aux proposition de Guilhem.


-Je suis d'accord.

Puis me tourne vers Alais.


-Vous devriez prendre du repos, la nuit est déjà bien avancée et nous aurons besoin que vous soyez parfaitement aux aguets toute la journée de demain et ce sans interruption. Autant dire que je crains que cette tâche ne soit pas des plus faciles pour vous, aussi aimerais-je être certain que votre attention ne faiblira pas à cause du manque de sommeil.

Puis je revient vers Guilhem et Rostan.


-Je suppose que vous savez tous deux conduire un attelage?

Rostan a écrit:

-"Dame, pardonnez la possible naïveté de cette question mais...Etant donné que vous êtes pourchassée ne serait-il pas plus prudent pour vous de voyager à l'abri de la carriole, plutôt qu'à découvert et à dos de cheval ? Un archer embusqué pourrait faire de vous une cible facile..."

Elle sourit.

- Si nous nous faisions attaquer je serai la seule à pouvoir vous maintenir suffisamment en vie pour que vous puissiez espérer me défendre. Je ne peux rester cachée en sécurité pendant que mes défenseurs risquent leur éternité à tout instant, je n'en ai pas le cœur.

Me hissant d'un geste souple sur le toit de la cariole, je répond sans fioriture.


-Bien, voila qui règle cette question. Qui prend les reines?

J'approuve de la tête le geste de Kernt et constate en m'asseyant sur la planche qui constitue le siège du cocher :

- Je m'en charge. De toute façon, le voyage durera bien assez longtemps pour nous donner l'occasion d'alterner... Il est temps de partir, je pense, si nous voulons laisser Toulouse loin derrière nous d'ici l'aube.

Je jette un coup d'oeil à Alaïs et Rostan pour les inciter à prendre place.

Les deux prennent donc place dans la carriole* et le convoi commence la route. Vous percevez au début la nervosité de Rosalia qui semble s'apaiser au bout de la première heure de route. SI vous le souhaitez, une discussion peut s'engager...


[Note : Alaïs et Rostan, je vous ouvre une section commune, au cas où vous auriez envie de poster et de papoter entre vous ]

*qui ne dit mot consent et on va pas y passer le mois ^^

Si dans à l'intérieur ça semble papoter, à l'extérieur c'est en silence que la route se fait. Rosalia sort un livre de ses bagages et se met à lire sur son cheval. Jusqu'ici, ça vous semble à peu près normal mais elle sort ensuite une planche de bois qu'elle attache avec d'autres pièces de bois sur le harnais de son cheval. Elle sort ensuite un petit flacon d'encre qu'elle insère dans un trou sur le panneau prévu à cet effet et se met à tailler sa plume avec application. Elle passe ensuite son temps à lire et à écrire alternativement sur un carnet déjà bien rempli.

La nuit ainsi avance, et vous aussi. Tout se déroule sans encombre et peu de temps avant l'aube vous vous arrêtez à une auberge érigée pour les pèlerins allant à Saint-Jacques de Compostelle. Un signe discret sur la table et pour vous une chambre sans fenêtre s'ouvre à l'étage. Alors que vous entrez dans cette même pièce, se pose la question de savoir ce qu'Alaïs est sensé faire durant la journée.

J'embrasse du regard la pièce à la décoration sommaire: quelques lits, une table, deux chaises. Mais après tout, à quoi d'autres meubles nous serviraient-ils ?

- Voilà qui suffira pour aujourd'hui.

Je me tourne vers Alaïs et remarque sur le ton de l'évidence:

- Je pense que nous allons très bientôt nous endormir. Pendant ce temps, ce sera à vous, Alaïs, de veiller sur nous tous, et surtout sur Dame Rosalia. Il faudra empêcher quiconque d'entre dans cette pièce. Il faudra aussi surveiller notre attelage...

Rostan fait le tour de la chambre, inspectant les murs et les recoins de la pièce, à la recherche d'un détail suspect ou d'une porte dérobée.

-"Nous savons qu'au moins un de nos ennemis sait parfaitement adopter l'apparence d'une autre personne, nous devrions peut-être prendre quelques mesures pour nous assurer de l'identité de chacun, et notamment de demoiselle Alaïs, à notre réveil....Un mot de passe peut-être ? Ou une marque quelconque ?"

Tout en exposant ses réflexions, le tzimisce sort la petite malle qu'il transporte dans son sac, l'ouvre et en sort de la terre qu'il commence à disposer autour et sur sa couche.

Je m'installe sur le lit, profitant mine de rien d'un peut de confort après ce long trajet, regardant dans le vague répondant sans sembler y prêter attention.



-Si c'est ce que vous craignez, peut être ferions nous bien de fouiller la pièce de fond en comble avant. Le don d'occultation pourrait tout aussi bien lui avoir permis d'entrer en même temps que nous et donc d'être parmi nous mais invisible à nos yeux en ce moment. Quelqu'un devrait également aussi se placer devant la porte, afin d'éviter qu'il ne sorte en nous faisant oublier qu'il fut là...Du moins cela rendra-t-il sa tâche plus ardue.

Puis, tournant la tête vers Alais j'ajoute.


-L'idéal serait peut être de vous concentrer sur le lieux où nous dormons. Pour l'extérieur, c'est à dire essentiellement les écuries, je peux demander à Renaissancia de garder l'oeil ouvert. Elle viendra vous prévenir en cas de danger.

Cette auberge est sans aucun doute une ancienne ferme. Bâtiment sobre composé d'un rez-de chaussée et d'un étage, elle est cependant flanquée d'une écurie et de ce qu'on appelait alors les "communs", où vivent les employés. De fait, le bâtiment est grand et le verger situé derrière l'est plus encore : tout cela nécessite des soins qu'un homme seul ne saurait donner.

L'auberge en elle-même est sobre, bien entretenue. les murs ont été recouvert de chaux il y a peu, le sol doit être balayé régulièrement, ça sent encore la cire et dans la cheminée brûle quelques herbes odorantes. Il ne s'agit pas d'une taverne de ville où vont les gens mal famés, il s'agit d'une ferme faisant office d'auberge pour les pèlerins ne pouvant rejoindre la ville suivante avant la tombée de la nuit.

Étant donné l'heure avancée, il vous a fallu frapper à la porte et réveiller l'aubergiste. S'il y a d'autres personnes, vous n'en savez rien : ils dorment.

Pour ce qui est des écuries vous en savez comment elles sont car c'est l'aubergiste lui-même qui s'est occupé des chevaux.

J'approuve d'un bref hochement de tête les paroles de Rostan et de Kernt.

- Fouillons d'abord la pièce. Puis nous conviendrons d'un signe d'alerte, si jamais Alais veut entrer alors que nous sommes "éveillés".

Je me tourne vers Rosalia, me demandant ce qu'elle pense de nos étranges préparatifs pour la journée.

Rosalia, assise sur un des lits ne dit rien et vous regarde faire avec un mince sourire, lissant sa robe dans un geste machinal. Voyant que Guilhem la regarde, elle sourit.

- Vous faîtes au mieux, c'est très bien.

Sans dire un mot, je pose mon bagage au sol, doucement, comme s'il contenait quelque chose de fragile. Je fais ensuite le tour de la pièce en longeant le mur tout en donnant un petit coup dedans irrégulièrement. J'écoute attentivement, à l'affut d'un son creux.

Alaïs n'entend rien de particulier dans les murs, qui semblent tous bien épais, et pleins.

En revanche, voyant que la jeune fille ne daigne pas répondre aux questions de ses camarades et voyant aussi que personne semble ne prendre l'initiative d'une décision, Rosalia se lève et se dirige vers Alaïs en disant :

- Bien, je vais décider, moi, du mot de passe.

Elle se penche sur la goule qui peut voir, pour la première fois, de près, un visage de vampire. Si Rosalia a des traits réguliers, ils ne sont pas les plus beaux que tu aies jamais vus. Mais la peau parfaitement lisse et soyeuse, le teint pâle qu'aucune animation ne vint colorer, le regard ancien dans ce visage jeune qu'aucune ride ne vient marquer de sa mémoire, l'absence même de ces traits qui manifestent les habitudes, les tics, les sentiments souvent éprouvés n'existent pas non plus, rendant ce visage lisse, impénétrable, un peu mort déjà ce visage encadré de mèches blondes.

Cependant, Rosalia se penche à l'oreille, te faisant sentir un léger parfum de violette et d'iris - un parfum pur, là encore, de toute marque humaine qui, souvent, musque un peu la senteur originelle.

Elle te murmure le mot à l'oreille de façon à ce que personne ne puisse entendre puis elle se dirige vers le lit en disant :

- Il serait mieux que tu restes à l'auberge. Personne n'est sensée aller dans cette chambre, et de toute manière tu la fermeras à clé en partant. Cependant, tu viendras régulièrement t'enquérir de notre sommeil et de notre santé. Ayant un sommeil léger, je te répondrai.

Puis elle se tourne vers les autres vampires, souriante :

- Voyez comme il est parfais difficile d'aller vite. Si vous voulez faire des gardiens efficaces, il ne faudra pas toujours tergiverser autant, et savoir prendre des décisions simples mais importantes.

Elle s'allonge, déjà prête à dormir. De fait, il semble que l'aube soit proche, vous le sentez à vos membres qui commencent à s'engourdir. Vous avez cependant le temps de prononcer quelques phrases avant de vous endormir.

[Si vous ne souhaitez pas parler, faites-le savoir]

Lâchant un petit grognement irrité à la remarque de Rosalia, je croasse quelques phrases à mon corbeau en désignant Alaïs du regard avant de l'envoyer se percher au dessus de la porte.


-Je vous laisse volontiers le monopole de la simplicité Dame Rosalia. Je n'aime pas beaucoup le hasard personellement.

Puis, revenant à Alaïs


-Si ca ne vous dérange pas, essayez de garder un oeil sur les rations embarquées pour vous. Cela m'embêterait si quelqu'un profitait de la journée pour les empoisonner.

Puis je m'allonge sur mon lit, prêt à m'endormir.

Rostan a un léger haussement d'épaule.

-"Pour tout dire, je pensais à un mot de passe commun à chacun de nous que nous pourrons réutiliser après cette nuit. Alaïs n'est pas la seule susceptible de se faire voler son identité, et les nuits à venir nous réservent, je n'en doute pas, leur lot de surprises déplaisantes. Mais nous ferons à votre convenance, vous êtes certainement celle d'entre nous qui sait le mieux ce qu'elle fait."

Puis il conclut en prenant place sur son lit, visiblement apaisé et heureux d'être entouré de la terre qu'il a répandu plus tôt.

-"J'ai également un sommeil très léger, n'hésitez pas à me réveiller si le concours d'un bras armé s'avère nécessaire."