Avant toute chose il convient de savoir que les voyages étaient monnaie peu courante dans l'époque qui nous occupe. Les routes étaient peu sûres, en dehors de quelques "via" romaines comme la voie Domitienne qui vient d'Italie et va jusqu'en Espagne en passant par Nîmes, Béziers, Narbonne. Ce sont les routes de pélerinage (les plus connues vont à Rome et à Saint-Jacques de Compostelle mais une église comme Saint-Sernin à Toulouse, qui contient alors le cor de Roland et la
Gemma Augustea en plus des reliques du saint est aussi un lieu de pélerinage...) qui seront les premières plus ou moins sécurisées. Mais les villageois vont rarement à plus d'un jour de marche de chez eux et seuls quelques nobles, ou les marchands (sachant qu'à cette époque le commerce est peu développé, les foires n'ont pas encore l'importance qu'on leur connaitra plus tard, la plupart n'existent d'ailleurs pas encore...) parcourent routes terrestres ou maritimes.
Cette non connaissance de l'extérieur alimente la peur de l'étranger, les superstitions, et les livres les plus sérieux décrivent comme vrai les faunes, les cynocéphales (hommes à tête de chien) et les androgynes... Notons que Montaigne (fin XVI°), dans ses
Essais et dans son
Journal de Voyage appréhende comme sérieux certaines histoires de femme devenant homme, ou l'inverse, données comme vrai dans certains villages qu'il traverse.
exemple : Le sciapode
Cela était déjà le cas, notons-le, dès l'antiquité. Je me permets de citer ici Uberto Eco (Histoire de la Beauté) : "il suffit de penser à
L'histoire Naturelle de Pline l'Ancien, immense encyclopédie du savoir de l'époque. Ces textes évoquent des hommes et des animaux monstrueux qui viendront peupler les bestiaires hellénistiques et médiévaux (à commencer par le fameux Physiologus écrit entre les II° et V° siècles après JC), pour emplir ensuite les encyclopédies du Moyen-Age et même des récits de voyages postérieurs."
Cependant, le monde extérieur n'était pas totalement inconnu chez les lettrés, notemment gràce à certains récits de voyage (dont la geste d'Alexandre le Grand). Voici un exemple du monde tel qu'il était appréhendé au VIII° siècle :
La Carte du monde, Beatus de Burgo de Osma
Note pour le jeu : les Vampires, surtout les jeunes, sont soumis aux mêmes croyances que les humains : s'ils n'ont pas peur des brigants les Loups-Garous, eux, sont un danger bien réel...
Sources :
Petite Histoire du Languedoc, Pierre Morel
Histoire de Toulouse illustrée, Anne le Stang
Les Essais et le
Journal de Voyage de Montaigne
Histoire de la beauté de Umberto Eco
Du droit des Princes (suppléments vampire Dark Age)