Le système féodal en 999Le système féodal est déjà bien en place dès 750 : le
vassal rend
hommage à son
suzerain en plançant ses mains dans les siennes. En échange du service militaire, le suzerain alloue à son vassal un
bénéfice ou
fief, une terre à sa charge. A cette époque, les terres revenaient au suzerain à la mort du vassal. Ce n'est qu'en 877 que Charles le Chauve reconnait le droit héréditaire (pour des raisons politiques dont nous ne parlerons pas ici), ce qui ne sera pas sans conséquences sur l'autorité du suzerain.
(image d'un hommage vassalique)
Sur le plan du royaume, le roi est LE suzerain, les comtes les premiers vassaux. Mais eux-mêmes ont partagé leur terres pour leur vassaux, devenant eux-mêmes suzerains. Quand ces vassaux là ont assez de terre pour les partager en fiefs, on appelle ces vassaux seconde génération des
vavasseurs. Les comtes ont, sur leur domaine, l'autorité militaire et judiciaire. Les rois, eux, ont le droit
régalien (celui de battre monnaie) et celui de nommer les grands abbés et les évèques, qui dirigeaient alors les villes plus que les comtes eux-mêmes. Ces droits (notemment régaliens) furent souvent l'objet de litiges au cours des siècles...
"A travers le royaume, l'autorité se fragmente ainsi peu à peu en circonscriptions dont le rayon coïncide à peu près avec la distance qu'un cavalier peu couvrir en une journée. Chacune d'elles est soumise à l'autorité d'un seigneur qui dispose d'un certain nombre de guerriers fieffés. Lui-même a fait hommage à un comte, à un vicomte ou à un nouveau venu dont la fortune a été particulièrement brillante. On a beaucoup parlé de l'origine de la noblesse ; il ne semble pas qu'il y ait eu parmi ses membres beaucoup d'aventuriers : la plupart d'entre eux descendent des grandes familles carolingiennes." (
La France au Moyen-Age, André Chédeville, PUF, coll. "Que sais-je", 2008, p. 32)
Il existe encore quelques
alleutiers qui sont des propriétaires terriens indépendants, mais ils tendent à disparaitre au profit des
domaines ou
seigneuries divisées en fiefs (pour les plus riches) ou cultivées par des serfs (pour les plus pauvres). Les alleutiers sont les vestiges d'un temps ou le clivage libre/non libre était encore prédominant. Aujourd'hui, le principale clivage social est celui qui opposent ceux qui se battent, les seigneurs, à ceux qui cultivent,
les serfs.
(image d'un serf)
Les serfs ont bien sûr beaucoup de devoirs, et peu de droits. Les plus puissants des seigneurs, appelés
châtelains, prèlèvent même des impôts sur leurs serfs : la
taille ou les
banalités (sur l'utilisation du four, le moulin, le pressoir), ainsi que les
corvées (quelques jours par an donnés au châtelain pour l'entretien du château, des routes, etc.).
Petite digression :A cette époque, les villes étaient très peu développées. Elles étaient habitées principalement par les paysans cultivant les terres alentour et les clercs, l'évèque étant le véritable chef des villes. Les artisans étaient alors très peu nombreux - ce n'est que lentement que se développe l'idée de faire d'une spécialisation un métier. Dans les villages, les serfs se débrouillaient entre eux. Les marchands se développeront plus tard encore, qaund les artisans eux-même auront pris de l'importance.
Dans la partie actuelle, j'ai volontairement fait l'anachronisme en ce qui concerne les artisans (qui hantent les rues de Toulouse, certains ont déjà pu le remarquer). Je pense que les raisons qui m'ont poussée à faire ce choix sont aisées à comprendre...
Sources :
La France au Moyen-Age, André Chédeville, PUF, coll. "Que sais-je", 2008.